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Citations sur La Révolution Surréaliste, (n° 1, 1er décembre 1924 - n° 12.. (21)

Timonières, comètes violette et rouge, timonières du bateau fantôme où guidez-vous votre cargaison de putains et de squelettes dont le superbe accouplement apporte aux régions que vous traversez le réconfort de l’amour éternel ? Séductrices ! La voilette de la violette est le filet de pêche et le genou de la rouge sert de boussole. Les putains du bateau fantôme sont quatre-vingt-quatre dont voici quelques noms : Rose, Mystère, Étreinte, Minuit, Police, Directe, Folle, Et cœur et pique, De moi, De loin, Assez, L’or, Le verre vert, Le murmure, La galandine et La mère-des-rois qui compte à peine seize années, de celles que l’on nomme les belles années. En désespoir de cause les squelettes de l'Armada livrent combat à ceux de la Méduse.

ROBERT DESNOS

[La Révolution surréaliste n°1]
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L’étoile du Nord à l’étoile du Sud envoie ce télégramme : « décapite à l’instant ta comète rouge et ta comète violette qui te trahissent. – L’étoile du Nord. » L’étoile du Sud assombrit son regard et penche sa tête brune sur son cou charmant. Le régiment féminin des comètes à ses pieds s’amuse et voltige ; jolis canaris dans la cage des éclipses. Devra-t-elle déparer son mobile trésor de sa belle rouge, de sa belle violette ? Ces deux comètes qui, légèrement, dès cinq heures du soir, relèvent une jupe de taffetas sur un genou de lune.

ROBERT DESNOS

[La Révolution surréaliste n°1]
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Roses rouges que l’on écrase entre les dents, le soir venu : une bataille où l’héroïsme fait figure de heurtoir ! Flots de murmures qui retombent en cendre fine comme le duvet sur le crâne entr’ouvert d’un nouveau-né. Si tu avais à choisir entre la mort et une pente dorée, c’est la pente que tu choisirais. Eh bien, tu parles d’un appareil respiratoire ! Voici le langage qui se déplie, déplie comme s’il allait s’envoler. Qu’est-elle devenue, la belle silencieuse qui me berçait au bois, un jour de canicule ? Voici le sang qui coule dans ses veines, le sang qui entoure ses yeux, le sang qui roule de petites bulles brillantes et des bribes de brebis vers les bocaux de brocart ! Le paratonnerre du silence mugit sous les cris d’un mistral lointain, et les lions sont proches.

MARCEL NOLL

[La Révolution surréaliste n°1]
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Après un assez long silence mon compagnon me dit : « Vous reconnaîtrez toujours les criminels à leurs bijoux immenses. Rappelez-vous bien qu’il n’y a pas de mort : il n’y a que des sens retournables. »

ANDRÉ BRETON

[La Révolution surréaliste n°1]
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Déjà les automates se multiplient et rêvent. Dans les cafés, ils demandent vite de quoi écrire, les veines du marbre sont les graphiques de leur évasion et leurs voitures vont seules au Bois.

[La Révolution surréaliste n°1]
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On trouvera d’ailleurs dans cette revue des chroniques de l’invention, de la mode, de la vie, des beaux-arts et de la magie. La mode y sera traitée selon la gravitation des lettres blanches sur les chairs nocturnes, la vie selon les partages du jour et des parfums, l’invention selon les joueurs, les beaux-arts selon le patin qui dit : « orage » aux cloches du cèdre centenaire et la magie selon le mouvement des sphères dans des yeux aveugles.

[La Révolution surréaliste n°1]
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Nous constatons l’exaltation surréaliste des mystiques, des inventeurs et des prophètes et nous passons.

[La Révolution surréaliste n°1]
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Solitude de l’amour, l’homme couché sur toi commet un crime perpétuel et fatal. Solitude d’écrire l’on ne te connaîtra plus en vain, tes victimes happées par un engrenage d’étoiles violentes, ressuscitent en elles-mêmes.

[La Révolution surréaliste n°1]
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Vous, collés aux échos de nos oreilles comme la pieuvre-horloge au mur du temps, vous pouvez inventer de pauvres histoires qui nous ferons sourire de nonchalance. Nous ne nous dérangeons plus, on a beau dire : l’idée du mouvement est avant tout une idée inerte, et l’arbre de la vitesse nous apparaît. Le cerveau tourne comme un ange et nos paroles sont les grains de plomb qui tuent l’oiseau. Vous à qui la nature a donné le pouvoir d’allumer l’électricité à midi et de rester sous la pluie avec du soleil dans les yeux, vos actes sont gratuits, les nôtres sont rêvés. Tout est chuchotements, coïncidences, le silence et l’étincelle ravissent leur propre révélation. L’arbre chargé de viande qui surgit entre les pavés n’est surnaturel que dans notre étonnement, mais le temps de fermer les yeux, il attend l’inauguration.

[La Révolution surréaliste n°1]
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La route est une sentinelle dressée contre le vent qui nous enlace et nous fait trembler devant nos fragiles apparences de rubis.

[La Révolution surréaliste n°1]
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