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Critique de Krissie78


Automne 2019. Alexandre Labruffe part pour Wuhan en tant qu'attaché culturel. Son 4e voyage. Sa mission : "Grâce à la culture, inscrire Wuhan sur la carte du monde". C'est un virus qui va remplir ce rôle. Alexandre Labruffe devient alors le témoin involontaire des débuts de la crise du Covid-19.

Au travers de ce témoignage c'est une vision de l'évolution de la Chine sur les deux dernières décennies qui nous est proposée. A. Labruffe nous dévoile le versant caché du miracle économique chinois, de cette croissance à marche forcée : la pollution omniprésente, la culture du défaut, la suspicion vis-à-vis de l'Occident, le culte du secret, la confrontation des cultures.

De ses voyages prolongés dans ce pays qu'il dit ne pas aimer (il aime les chinois, pas la Chine qu'ils bâtissent) l'auteur construit une image difractée où se catapultent les décennies. Un récit fragmenté où résonnent des impressions antagonistes, entre fascination et paranoïa. Un pays en proie à une modernisation galopante, irraisonnée, parfois absurde.

Pour autant "Un hiver à Wuhan" n'est pas un récit de la crise du Covid-19 dans cette ville chinoise. N'y cherchez pas non plus de réponses sur l'origine de cette crise sanitaire. Ce n'est que le hasard qui a voulu que l'auteur soit dans cette ville cet automne 2019 et qu'il revienne en France quelques jours avant la fermeture de Wuhan, quelques semaines avant le premier confinement en France. Obligé de rester en Normandie et empêché de finir sa mission en Chine il ne peut dès lors que constater les voies différentes prises par les deux pays dans le traitement de la crise sanitaire naissante.

Dans tous les cas de figure Alexandre Labruffe semble illustrer l'incapacité de l'occident à affronter le rouleau compresseur chinois, faisant de l'occident le témoin passif et l'alibi actif de la surpuissance économique de l'Empire du Milieu.
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