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Critique de lutinielle


Plongée en apnée dans l'hermétique, voir l'herméneutique, d'un auteur déroutant. le jeu de la bague est un reflet aux mille visages de ce que l'humanité comporte, peut-être, de plus vil et de plus lâche... Baisons donc, tous, la bague qui relie les êtres dans leurs pierres d'achoppements temporelles au passage de quelques vies.

Certes, la langue y est belle, certes, les métaphores y sont parfois puissantes et bien tournées. le manque d'un narrateur principal identifiable, d'une structure du texte par un chapitrage, ou encore d'une logique de progression établie, me semblent pardonnables. L'agacement, le titillement de la mouche du coche aurait pu être plaisant, confinant au masochisme de qui veut réfléchir et s'ouvrir à de nouveaux horizons. Mais là le bât blesse ; boite hermétique livrée sans ouvre-boîte, le jeu de la bague est un objet défiant les lois de la physique quantique en se passant de fond et de forme... Saluons ici un exploit qui stupéfierait Stephen William Hawking lui-même.

En d'autres termes, que toutes les fonctions du langage (selon la théorie du langage de Jakobson) soient gommées au profit de la fonction poétique crée un objet paradoxale, car l'écrit, la réception par un lecteur, et sa diffusion via un média, devraient être une tentative de mise en communication d'un mode de pensée avec un autre. Instantané d'une vision éphémère dont l'auteur ne donne pas les clés de décryptage, le jeu de la bague restera à mes yeux un non-dit bavard, bien que la démarche eue pu être intéressante.

Au jeu du vomissement du monde, il faut, il me semble, une pointe d'amour de l'humanité pour illuminer le tout, comme ces couchers de soleils mourants transformant un ciel obscurcit en un point d'or. Ainsi, Camus, del Castillo, Suskind, Steinbeck (et tant d'autres) y excellent-ils, distillant le doute humaniste là où un Céline s'en sert comme enrubannement de l'abjection humaine afin de mieux berner le chaland. C'est une élégance, un phare dans la nuit, un objet justifiant la plongée dans l'innommable. Car à quoi bon se rouler dans la souillure, même avec des tournures de soie et de dentelle, si ce n'est que pour faire le constat que la boue nous cerne de toutes parts ?

Faut-il vraiment être persuadé que ses congénères n'en ont aucune conscience....
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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