AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kouette_kouette


À la mort d'André-Jean Lafaurie en 2014, j'ai découvert qu'il était journaliste sportif, spécialité golf. La majeure partie de ses livres concerne d'ailleurs ce domaine dans lequel, aux dires des hommages, il était érudit.
Pour moi, c'était l'auteur des sagas « La maison Etcheverry » et « Les marées de Socoa », ses romans historiques avec pour point de départ le Pays Basque nord actuel.
Je ne me suis pas pour autant intéressée à la biographie de Tiger Woods qu'il a écrite, mais quand j'ai découvert « Le chemin d'Izarra » - écrit peu de temps avant sa mort - je me suis jetée dessus, tout à coup nostalgique du temps où j'avais lu ses autres romans qui, à l'époque, ne m'avaient pas emballée plus que ça. Je me suis tout à coup rendue compte qu'ils étaient du genre rares et uniques, parce qu'avec sa plume brute de décoffrage, André-Jean Lafaurie a enfin offert une concurrence intéressante - pour ne pas dire plus branchée - au fameux Ramuntcho de Pierre Loti.
Oui, pour moi il est avant tout l'auteur qui aura écrit sur le Pays Basque. Et les quatre étoiles attribuées sont pour l'ensemble de ces romans.

Bien contente de vous avoir livré mon affection pour M. Lafaurie, j'en viens quand même à ce chemin d'Izarra. [Que les fêtards ne s'enflamment pas, il ne s'agit pas d'une espèce de « route des vins » autour de la liqueur d'Izarra.]

Été 1944, les troupes allemandes quittent les deux provinces sur trois du Pays Basque nord qu'ils occupaient. Reste à punir ou tuer les femmes qui leur auront tenu chaud et ceux qui auront prospéré durant l'occupation.
Cette fois, c'est sur cette honte que les autres vous obligent à porter toute une vie, tel un chemin de croix, qu'André-Jean Lafaurie se penche. Cette humiliation qui appelle à la vengeance sur plusieurs générations.
Dans ce roman qui couvre 70 ans, on a loisir de se promener de Bayonne à Pampelune via le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle [Que les fêtards ne s'enflamment pas, les paroles de la chanson paillarde des pèlerins de Navarre, c'est dans l'autre sens : ♫J'irai de Pampelune jusqu'à Bayoooneu...♫]. de visiter une demeure des Grands d'Espagne à Getaria. D'entrapercevoir le régime franquiste et les débuts d'ETA. de ressentir la paix régnant dans l'abbaye de Belloc. de suivre une enquête policière. Et même de croiser Cristóbal Balenciaga et Ernest Hemingway...
Beaucoup de choses en seulement quatre cents pages et quelques. Parce que c'est pas le genre de l'écrivain de se perdre en circonvolutions. Il faut être très attentif pour attraper un détail au vol. Un style abrupt à l'image des seules scènes de sexe décrites : bestiales.

En prenant du recul, on peut aussi relever les deux noms de famille : Ipar (qui veut dire Nord) et Hego (qui veut dire Sud). Un représentant de chacune de ces familles se retrouvera pour une scène finale sur l'île des faisans, condominium se trouvant au milieu du fleuve séparant la France de l'Espagne, séparant le Pays Basque nord du Pays Basque sud. Tout un symbole...
Commenter  J’apprécie          120



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}