AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de michelekastner


Son premier contact avec la capitale, alors qu'elle est encore enfant, se révélera bien décevant : autant le salon de l'agriculture que la découverte sommaire de la ville.
Elle y reviendra pourtant pour des études supérieures studieuses à La Sorbonne, immergée corps et âme dans l'apprentissage du grec et du latin, de certaines littératures qui lui sont encore inconnues et obscures. Elle réussira, aux prix d'un travail acharné et solitaire, recluse et ne découvrant enfin Paris qu'au bout des dix mois de cette première année d'études, quelle ne pouvait se permettre de redoubler. Elle découvre des êtres fantasques qu'elle ne pouvait imaginer dans son univers terrien et se lie d'amitié avec Lucie, d'un milieu si différent du sien. Fille de paysans, Claire s'est arrachée à sa terre natale, le Cantal, déconcertée par les odeurs si différentes dans la grande ville , loin de ce monde ancestral, bientôt disparu, qu'elle ne peut partager avec personne, ou presque. Les pays, c'est la terre d'origine, mais aussi les gens qui s'y rattachent, notre terre d'origine à tous que nous avons en nous,ces morceaux d'identité que nous portons et qui font partie de ce que nous devenons, ce que nous en faisons. D'abord nostalgique et étrangère dans une ville bruyante, pressée, déshumanisée, où se côtoient tant d'êtres anonymes, elle finit par l'apprivoiser, pour s'y sentir totalement à l'aise, vingt ans plus tard. Au prix d'une distance d'avec son monde d'avant, sans le renier, et d'un étonnement mêlé d' incompréhension chez ce père qui lui a permis de brillantes études.
Roman largement autobiographique, mais universel, Marie-Hélène Lafon veut laisser une trace de ces "derniers Indiens" que sont les agriculteurs qui cultivent la terre et produisent de façon ancestrale, dans un écrin d'écriture, dans une langue travaillée, aux descriptions précises, qui laisse transparaître une patience, une ardeur, un travail liés à ses racines .Elle fait partie de nos grands écrivains contemporains.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}