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Critique de chapochapi


Très court texte divisé en deux parties, ce qui constitue, à mon sens, le principal intérêt du texte. Les deux parties suivent le bourreau, mais les époques et la figure de celui-ci évoluent.
Dans la première partie, la plus longue, le bourreau est bien cet homme qui exécute les condamnés, dont on a peur et qu'on isole du reste de la population plutôt médiévale. Métier nécessaire et maudit dont on jase dans les tavernes : c'est à celui qui l'a approché et touché, à celui qui possède une « main de la gloire » ou qui a su retirer une mandragore sous le gibet. La mort fait peur et est objet de superstitions les plus tenaces. le bourreau, présent, et toujours silencieux, écoute ces rumeurs. Au service des hommes, il sait son métier haï et l'accepte. Divin ou diabolique, le bourreau semble surtout éternel, traversant les époques avec la même mémoire, ou cumulant celle de ses prédécesseurs, toujours est-il que le protagoniste semble toujours le même, y compris dans la deuxième partie du texte qui se déroule au cours du XXème siècle, juste avant la deuxième guerre mondiale (le récit, publié en 1933 y fait obligatoirement penser). Mais la différence est majeure : le bourreau est désormais idolâtré, on se presse à ses côtés et, si les selfies avaient existé, il est certain que ses admirateurs se seraient bousculés pour en faire ! La mort ne fait plus peur, elle est bien trop appréciée de cette petite société policée où le bourreau est bien accueilli. Relent de nazisme que Lagerkvist observe.
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