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Citations sur Sous le soleil, les armes (8)

11 avril 1957.
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L'"Express" publie une lettre du Général de Bollardière qui dénonce la torture à Jean-Jacques Servan-Schreiber : "... La guerre n'est qu'une dangereuse maladie d'une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie. La torture, ce dialogue dans l'horreur, n'est que l'envers affreux de la communication fraternelle. Elle dégrade celui qui l'inflige plus encore que celui qui la subit. Céder à la violence et à la torture, c'est, par impuissance à croire en l'homme, renoncer à construire un monde plus humain..."
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Je suis en colère contre moi-même, j'ai joué le jeu, j'ai accepté ce système, ses aléas, l'uniforme. Je ne devrais pas être là. J'aurais dû faire le choix de l'insoumission. Au lieu de glander en août en vacances au Cap d'Ail en compagnie des petites Suédoises, j'aurais dû passer la frontière, rejoindre Rome et Tunis. J'y ai à peine songé, à peine. J'ai accepté mon sort, celui de cette "putain" de guerre, d'une guerre que je n'approuve pas, que je condamne. "Alors si tu n'approuves pas, si tu condamnes, pourquoi es-tu là, hein, pourquoi ?"
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- Soldats, vous venez d'incorporer le 7e Régiment de Tirailleurs Algériens. Soyez fiers d'appartenir à ce régiment d'élite, au passé glorieux. Verdun, Monte-Cassino, Colmar, Strasbourg, l'Indochine, Dien Bien Phu. Trois fois dissout faute de combattants, le 7e RTA a fait honneur à la France. Je suis sûr que vous aurez à cœur d'honorer par votre bravoure vos aînés tombés au champ d'honneur. Vous appliquerez avec passion notre devise "La victoire ou la Mort" !... Soldats soyez fiers, et ayez du courage..."
Je suis assommé, assommé par le discours du colonel, assommé par mon accoutrement, par ma mise en rang, par mon "garde-à-vous", par "mon repos" Oui j'hallucine, je vais me réveiller
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Je suis cafardeux, je sais je ne devrais pas me plaindre, je suis mieux ici qu'à crapahuter dans le djebel. Mais que ces journées sont déprimantes, les files d'attentes de mes camarades soldats rassemblés, ces filles soumises dissimulant leur état par des paroles exubérantes. Tout est exagéré, artificiel dans la maison close. Il serait si bon à vingt ans d'être amoureux, plutôt que déambuler bite à la main entre les murs du clac. C'est aussi ça la guerre.
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De l'Algérie, je ne connais qu'Oran.
Oran ! La ville où j'ai grandi. En cette veille de Noël 1939, j'ai traversé avec ma mère la Méditerranée afin de retrouver mon père qui, trois mois plus tôt, à la déclaration de guerre, quand la mobilisation générale fut décrétée, dut quitter Paris pour rejoindre sa ville natale, lieu de son incorporation, et revêtir l'uniforme. Je n'avais que trois ans. Sur le quai, en tenue kaki, mon père nous attend, il m'a souvent raconté ces retrouvailles, son émotion. Je lui souris, lui dit "Papa", dans le fiacre qui nous conduit vers le petit meublé du boulevard Gallieni, je pleure, je n'aime pas le kaki que porte mon père, je lui arrache de la tête son calot et retrouve enfin le sourire.
Oran ! Ma première école d'où je serai chassé quelques mois plus tard. "Maman c'est quoi un juif ?"
Oran, qui vit naître mon petit frère Alain.
Oran, et mes jeux d'enfants dans le jardin du "Petit Vichy". Premiers cache-cache, premières billes de terre et d'agate, premiers "chats perchés", premiers ballons, premiers genoux rougis par le merchurochrome, premiers camarades, premiers secrets.
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Les "journalistes dévots" ne transcrivent que ce qui leur est communiqué, rien sur les arrestations, les disparitions, les suicides... "Les journalistes dévots" ne font pas de contre-enquête, on les enfume, ils enfument...
À la prison Barberousse, le couperet de "la veuve" a tranché à l'aube les têtes de trois "terroristes".
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Vers le fond, quelque cent mètres plus bas je distingue une tache blanche. J'avance, j'ai du mal à réaliser. C'est très violent. Un homme, il y a encore quelques instants, était vivant.
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Ce climat fait que j'ai retrouvé un peu de mon énergie. J'ai demandé à ma mère et à Francis le stratagème qui avait si bien marché au moment de l'arrestation d'Henri Alleg et de Marcel Audin. Ils me glissaient un maximum d'articles de presse interdits en Algérie à l'intérieur des Cahiers du Cinéma. Cette fois encore, je peux, en feuilletant les cahiers , découvrir entre les pages des articles découpés qui n'auraient pas dû franchir la Méditerranée. Ils confirment les tensions, les prises de position menaçantes des militaires, face à des hommes politiques impuissants, désarmés, sans autorité, qui n'ont plus qu'un objectif: refiler ce merdier à De Gaulle, "l'homme providentiel".
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