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Critique de delphvu


Quand notre terre touchait le ciel de Tsering Yangzom Lama retrace le parcours de deux soeurs : Lhamo et Tenkyi, ainsi que leur famille sur plus de 60 ans, depuis l'invasion chinoise à 2012.

La mère des deux fillettes est oracle. Elle guide leur communauté sur les chemins de l'exil afin d'échapper à l'invasion chinoise. Lors de ce terrible périple dans les montagnes himalayennes, elle succombera tout comme son époux. Les deux fillettes suivent alors leur oncle au Népal. Après des mois de marches et de haltes dans des camps de fortune, ils s'installent enfin au camp de Tsemo Seymakar à Pokhara.

Tenkyi, jugée plus vive est scolarisée puis a la chance de faire des études, tout comme sa future nièce Dolma. Lhamo, soeur aînée reste à la maison et travaille. Séparées l'une de l'autre, elles vivent l'exil de façon bien différente. Pour Lhamo, la rigueur d'une vie de travailleuse dans un camp où se succèdent les aides humanitaires, pour Tenkyi : l'apprentissage des langues, du savoir et l'insouciance. Honorée de pouvoir étudier, elle finira par vivre ce privilège comme un fardeau... L'une comme l'autre, acceptent leur sort sans se plaindre en voulant honorer ainsi la mémoire de leurs parents.

Tout au long de leur existence, un personnage fait d'argile les suit : le Saint sans nom, le Ku. Celui-ci disparaît du camp et ressurgit contre toute attente au Canada lors d'une soirée chez des collectionneurs d'art que côtoie Dolma la fille de Lhamo, durant ses années universitaires. Celle-ci se révolte alors contre le trafic d'antiquités, visant à piller progressivement les richesses des peuples exilés, des cultures lointaines. Samphel, un homme que Lhamo a aimé profondément pourrait-il être impliqué dans ce trafic ? Cette statuette trsè importante dans la vie de leur famille, contient à elle-seule l'histoire de ce peuple exilé, ballotté. Elle est emblématique de la destinée des apatrides...

Déstabilisée au début par le récit “éclaté”, non linéaire ; j'ai peu à peu accepté de lâcher prise, de me laisser emporter par ce récit de l'exil.
L'intention de l'auteure était de faire ressentir aux lecteurs le déracinement, la désorientation des Tibétains et c'est très réussi. de plus, ce roman dépeint de manière très juste les us et coutumes des Tibétains, tout en nous faisant découvrir l'histoire de ce pays et de son peuple opprimé.

Une magnifique lecture qui fait écho à l'histoire familiale de Tsering Yangzom Lama, auteure de cette saga familiale au parfum de conte initiatique.
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