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Critique de maliroland


Peut on parler d'équité entre le lecteur et l'écrivain. Pourquoi le lecteur lit, pourquoi l'auteur écrit. A t on des réponses à ces questions, même si nous ne sommes que nous mêmes lorsque nous nous posons la question.

Pour Stéphane Lambert, écrire semble avoir été salutaire ainsi qu'il l'écrit et cela le prit assez tôt. Ayant vécu péniblement enfance et adolescence il espéra diluer ses souffrances en écrivant. Accessoirement via le partage et les résonances de ces écrits en chacun d'entre nous, apporta t il sa contribution au mieux être de l'humanité.
Quoique.

Stéphane Lambert s'en retourne donc sur les traces de son passé et évidemment de son enfance, non pas à la recherche du temps perdu mais de ce temps toujours présent qui a amputé son avenir de ce qu'il aurait pu être. S'il avait su ne pas fuir, mieux regarder et tenté de résoudre les problèmes une fois ceux ci posés. Ecrire pour décrire, ne suffit pas.

Un père manquant de consistance, maladif et probablement ne s'aimant pas. Une mère ayant cru en un avenir radieux avec cet homme puis se rendant compte de ses insuffisances. Elle l'abandonne pour à peine mieux que lui.
Ce couple parental défaillant est incapable de protéger le petit Stéphane d'un ami pédophile. Pire, ils ne reconnaissent aucune responsabilité dans ce manque de protection. Et alors !, discours du père. Il fallait en parler discours de la mère qui savait.
Manque d'amour faisant le lit de la dépression, manque de protection faisant celui de l'angoisse, l'écriture a t elle suffi, suffira t elle.

Non, d'autant que de son récit autobiographique, Stéphane Lambert zappe des pans entiers de son histoire. Qu'en est il des lignées familiales à peine évoquées d'où les parents ont eux mêmes tiré leur insuffisance. Qu'en est il de son homosexualité et de son acceptation ou non par lui même, la famille et son environnement. Nous ne le saurons pas. Sur les agressions pédophiles, presque rien. Et autres éléments de vie occultés par un auteur se focalisant sur des scènes de vie certes marquantes mais n'expliquant pas tout.

Je reviens sur le quoique.

En fin de livre l'auteur résume le cheminement humain du début jusqu'à sa fin supposée, émergence de la lignée humaine, dispersion sur l'ensemble du globe terrestre et apparition d'une multitude d'ethnies puis mondialisation médias communications etc., jusqu'à la fonte de cette diversité en une masse indifférenciée. L'ogre que nous étions devenus était en train de se dévorer. Nous étions arrivés au bout de notre cycle, nous ne produisions plus que notre anéantissement.

On peut voir les choses autrement. Avec la multiplicité des échanges, les progrès s'accélérèrent et permirent à l'homme d'accéder à d'autres horizons de plus en plus lointains, au delà des étoiles. D'autant que cela était nécessaire.

Moins déprimant, une phrase de la fin, bien qu'on ne sache par quel tour de passe passe l'auteur en est arrivé là : face au passage du temps, j'avais retrouvé le goût d'être là.

En somme, un auteur courant après un passé qu'il n'a pas su dépasser.

Nul n'est prisonnier de son histoire. L'écriture est une porte en effet mais il faut savoir l'affranchir.
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