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Critique de Ziliz


Meurtre à l'arme blanche d'un jeune homme de quatorze ans, visiblement 'sans histoires' selon la formule consacrée, dans une banlieue huppée du Massachusetts. Jacob, camarade de classe de la victime, est vite suspecté, mais son père, procureur dessaisi de l'affaire, entend bien le défendre bec et ongles...

Le début de ce thriller et la couverture rappellent fortement 'Les feuilles mortes' de Thomas H. Cook. Il reprend les mêmes sujets : un adolescent suspecté d'homicide, la mise à l'épreuve des parents et de l'unité du couple, les questionnements d'un père sur son fils, sur l'éducation dispensée, sur le poids de l'héritage familial.

Mais ce roman s'enrichit rapidement d'une autre dimension : le procès, les longs mois qui le précèdent, son déroulement. On assiste au délitement d'une famille au cours de cette épreuve, chacun réagissant à sa manière : un père confiant (ou dans le déni ?), une mère pragmatique qui doute beaucoup, un adolescent semblant étonnamment détaché (ou monstrueux ?). Ce comportement difficile à cerner du suspect, et les réactions maternelles suscitées m'ont fait penser également au terrible ouvrage 'Il faut qu'on parle de Kevin' (Lionel Shriver).

Au-delà du malaise induit par cette histoire trouble, on (ré)apprend beaucoup sur le fonctionnement de la justice américaine, sur le rôle de l'argent dans le choix d'un avocat et donc dans l'issue d'une affaire, sur les arguments utilisés par les différentes parties (psy, ADN)... Le procès est captivant, les joutes oratoires entre hommes de loi fascinantes. Mais il remet de ce fait en cause la pertinence du recours aux jurys populaires, dont les membres se laissent éblouir par le charisme des orateurs...

Un polar riche et passionnant sur tous ces aspects didactiques, fort et très dérangeant pour l'écho que l'on peut y trouver en tant que parent d'adolescent.

Un grand MERCI à Babelio et aux Editions Michel Lafon pour ce roman bouleversant et perturbant !
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