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Critique de annie


Satire décapante du conformisme par le méconnu Tommaso Landolfi.

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Les « deux vieilles filles » de Tommaso Landolfi (1908-1979), soeurs élevées à l'ancienne, sont de parfaites bigotes : aigres, ratatinées, coincées.

Peut-être Brel a-t-il lu ce court texte, publié pour la première fois en Italie en 1945 ?

Peut-être s'en est-il inspiré pour écrire une de ses chansons, Les Bigotes ?

Les deux créatures de Landolfi vont dans leur pauvre vie ainsi que le chantait le grand Jacques, « vêtues de noir comme monsieur le curé / qui est trop bon avec les créatures / Elles s'embigotent les yeux baissés / comme si Dieu dormait sous leurs chaussures... ».

Il en est des fables comme des chansons : elles usent de métaphores brillantes, de morale acidulée, et dissèquent hypocrisie, petitesses d'esprit et autres tromperies du même acabit. Tommaso Landolfi, dans une traduction tout en finesse de Monique Baccelli, aiguillonne sa narration élégante de pointes d'humour en demi-teinte.

De leur frère, Lilla et Nena, les deux vieilles filles, ont hérité un singe. Lequel imite les humains dans leurs gestes quotidiens, sans en comprendre évidemment le sens sacré.

La nuit venue, la bête se sauve en catimini, pénètre dans l'église voisine et se fait un festin d'hosties et de vin.

Dénoncée par une brave nonne, l'immonde bestiole doit recevoir le châtiment de Dieu.

Sur une trame menue, Landolfi, grand seigneur, se dévergonde, s'adonne au tragi-comique, égratigne conservatisme et bêtise, et ridiculise les serviteurs de l'Eglise engoncés dans des valeurs absconses. Un texte à confier à une audacieuse troupe de théâtre tant il décape !

Martine Laval, Telerama n° 3104 - 11 juillet 2009
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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