Citations sur Et si seulement... (19)
Vous êtes en train de vous demander si vous devez continuer à vous adresser à moi comme à une
femme normale. Ou alors, avec des précautions infinies pour ne pas mettre le feu au délire.... Vous
vous demandez si je ne suis pas folle au fond, réellement, sous une comédie de bon sens ?
- Mais non, Hélène, je vous rassure. Il me semble au contraire qu'il y en a peu aussi lucide que vous.
J'ai toujours détesté le mensonge, sans doute parce que ceux qui ont fait un bout de chemin avec moi,
accidenté ou non, ne cessaient jamais de fabuler pour me tromper. Et ça marchait presque toujours.....
Toute manifestation de la pensée est digne d'intérêt, jusqu'à la fin. Je suis là pour ça. Du moins, j'essaye.
Et ce n'est pas chose facile.
- Je veux bien le croire.
J'ai manqué d'humour, je le sens bien. Je deviens plus aigre. Je n'y peux rien. Ou je n'ai pas envie d'y remédier. Ca doit être l'acquis sociale qui fiche le camp.
Disons : des techniciennes de la maladie, même si je n'aime pas le mot et s'il ne recouvre souvent bien
plus de bonne volonté et d'empirisme que de science. Et puis les sentiments ne sont guère compatibles avec les soins. Dans ce milieu, le trop humain doit-être une gêne.
Je suis bien sûre que je n'ai pas pris froid. Pour me rassurer, l'interne m'a dit que ce sont des symptômes
classiques.
- Allô !
- Hélène ?
- Oui ?
- C'est Mara. Je viens aux nouvelles. Ca va ? Tu es peut-être déjà à table ?
- Oui, c'est cela, dans la salle de restaurant. Mais non, bourrique, ne rêve pas !
Ses questions m'agacent. Mais que ferais-je à sa place ? Je ne lui ai pas signifié de sortir ; alors....
Toute manifestation de la pensée est digne d'intérêt, jusqu'à la fin. Je suis là pour ça. Du moins, j'essaye.
Et ce n'est pas chose facile.
- Je veux bien le croire.