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Critique de SBys


SBys
23 décembre 2019
Si David Lodge laisse entendre que Lardner fait encore « éclater de rire des générations de lecteurs », je serai beaucoup moins convaincu que lui. L'humour, la « drôlerie », ne vieillissent généralement pas très bien. L'humour des années 20, du siècle dernier, ça accroche même parfois et je ne dirais pas que c'est ce qu'il faut retenir de Y en a qui les aiment froides. Il faut faire d'ailleurs un petit effort pour se détacher, un peu à la manière que l'on regarde un vieux films des années 50, en noir et blanc, avec des brutes qui aiment bien frapper, qui sont aussi mesquins et misogynes. Y en a qui les aiment froides me semble être ce genre de plaisir, nostalgique, avec sa poésie et douceur liée à ces personnages qui semblent provenir d'un ancien monde.

Ce qui nous emporte, c'est surtout le rythme qu'imprime Lardner avec les paroles de ses personnages, des personnages bavards, comme s'ils ne pouvaient s'empêcher de parler, comme s'ils avaient peur du silence. Dans certaines nouvelles, Lardner parvient de tout faire passer par le dialogue, il n'a pas à dire, Lardner à le coffre de baryton !

Même si les sujets sont différents pour chacune des nouvelles, il y a quelque chose de constant, il me semble : les deux niveaux de lectures. Dans un premier temps, on se retrouve effectivement à écouter ces égoïstes, mesquins, niais, qui essayent de nous faire rire sans que ça marche vraiment, puis, on s'aperçoit que ce niveau de lecture n'est là que pour nous amener sur une fausse route. Pas complètement, mais c'est seulement au milieu de la nouvelle qu'on s'aperçoit généralement ce qui se passe vraiment. Ce que le narrateur ne dit pas, volontairement ou pas. Et, c'est là qu'on se dit : non ! ce n'est pas possible, mais si ! et c'est là aussi qu'on se régale. C'est en lisant entre les lignes que les choses apparaissent et que les personnages deviennent encore plus égoïstes, ou plus naïfs, qu'on le pensait.
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