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Critique de Lali


« Infatigablement poursuivre
des étincelles de mouvement
étranges communiqués
à la sortie des gares
au détour des parcs
dans les rues piétonnes »

Tel est le regard de Corinne Larochelle sur le travail de la photographe américaine Diane Arbus (1923-1971) dans Femme avec caméra, où prose et poésie s'entrecroisent afin de rendre hommage à l'artiste visionnaire et hors normes et à lui prêter sa voix quand la poète se glisse dans la peau de la photographe alors qu'elles déambulent du même pas dans un New York inspirant. Marginaux, marginalisés, impudiques pour ceux qui ne veulent pas qu'on montre le véritable côté des choses, la noirceur de ce monde où on cache ce qui ne doit pas dépasser, tels sont ceux et celles que Diane Arbus a pris en photo. Ceux et celles dont elle fait apparaître les visages et les corps dans les bacs où ils se dévoilent, figés désormais pour l'éternité.

« C'est dans la chambre sans volets
en manipulant les négatifs
qu'elle perd les antennes
de la ville. »

Et tandis que la poète la regarde et que nous la regardons avec elle, la photographe, par l'entremise de ses portraits, de ses scènes, construites ou prises sur le vif, nous invite à aller au-delà du regard premier, de l'impression de départ. C'est là une des forces de Femme avec caméra : l'omniprésence des photos, des sujets, alors qu'il n'y a que des mots.

Accepter d'entrer dans cet univers, c'est suivre Diane Arbus sans lui demander où on va. Et voir ce qu'elle voit. C'est suivre Corinne Larochelle là où elle voudra bien nous emmener. Et examiner ce qu'elle a choisi d'éclairer.

« C'est ce que je ferai aujourd'hui : me placer entière dans l'irrégularité du cadre. »
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