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Critique de Pirouette99


Il s'agit d'un essai coécrit par Valéry Giroux, docteure en philosophie et chercheuse en éthique animale, et Renan Larue, professeur de littérature et fondateur du programme académique Vegan Studies à l'Université de Californie à Santa Barbara. Cet ouvrage défend le caractère social et politique du véganisme, visant à libérer les animaux du joug humain. La question du bien-être animal devient une préoccupation dans nos sociétés nonobstant le fait que jamais autant d'animaux, terrestres ou marins, n'ont été exterminés en aussi grand nombre.

Les auteurs présentent des concepts relatifs à l'éthique en dirigeant le lecteur, avec adresse et aménité, vers une épiphanie. Et oui, rien que ça! En d'autres termes, il prendra conscience de l'impact de ses actions, et repensera alors ses devoirs moraux vis à vis des êtres sentients. Ce sentier défriché par les auteurs le conduira commodément à une clairière dans laquelle il adoptera une nouvelle vision du monde.

Le premier chapitre aborde le concept de carnisme. On y apprend qu'il s'agit d'une idéologie qui conditionne les humains à considérer comme bon, juste, naturel et nécessaire le fait de manger et soumettre les animaux d'autres espèces. Les auteurs illustrent ici les racines historiques de cette question et évoquent le paradoxe dans lequel vivent de nombreuses personnes qui voudraient que les animaux soient mieux traités mais les mangent néanmoins. Les mécanismes psychologiques de défense tels que la théorie de la dissonance cognitive et le déni sont évoqués également. Y sont aussi analysées les stratégies de défense de l'industrie pour balayer la culpabilité des consommateurs et légitimer la consommation de viande face à l'ampleur que prend le véganisme.

Le chapitre suivant fournit un survol historique. Y sont évoqués les précurseurs du véganisme chez les philosophes les plus importants de l'Antiquité, à l'origine probablement de l'émergence et du développement de l'éthique animale - qui peut se définir comme un questionnement sur nos devoirs moraux à l'endroit des animaux. Ils se penchent également sur le rôle majeur qu'a eu la Vegan Society qui s'est employée à définir le véganisme a été impactant.

Le troisième chapitre nous dépeint un portrait sociologique et psychologique de la communauté végane et du rôle fondamental qu'a joué l'avènement d'Internet et des réseaux sociaux sur l'amplification du mouvement à l'échelle internationale. On y apprend les souffrances morales induites par le choc ou l'éveil de conscience dont souffrent les véganes mais aussi par la discrimination et l'avanie quotidiennes dont ils font l'objet. C'est David Olivier qui le premier proposa le néologisme "végéphobie" pour évoquer cette attitude générale de rejet et d'hostilité à leur endroit.

Le livre se conclut sur un chapitre qui analyse les différentes stratégies mises en oeuvre pour parvenir à la libération des animaux et évalue leur efficacité.

En bref, cet essai permet de s'imprégner des concepts historiques, sociologiques, psychologiques et stratégiques qui aident à voir clairement en quoi le véganisme est, en plus d'un mode de vie, un mouvement politique et social qui revendique la justice pour tous les êtres capables de sentience.
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