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Critique de BurjBabil


Petite bande dessinée résolument militante qui ne cache pas son ambition de proposer un discours alternatif à celui ds tenants du nucléaire.
Ici, pas de catastrophe type Tchernobyl ou Fukushima, on se projette en aval, avec des déchets MA-VL. Lire : moyenne activité à vie longue.
Dès les premiers dialogues le ton est donné : rien que l'appellation précédente fait l'objet d'un "débunkage" sémantique. Les communicants ont choisi des mots positifs : vie longue, c'est plutôt joli non ? Alors qu'en fait, cela caractérise des radioéléments à grande demi-vie radioactive, c'est à dire qu'ils vont émettre des particules dangereuses encore très très très longtemps, au minimum trente ans dans cette catégorie. Pour info, il y a le thorium 230 (75 000 ans), le radium 226 (1 600 ans), le protactinium 231 (32 700 ans)... Toujours pour info, par exemple pour le thorium et sa demi-vie de 75 000 ans, cela signifie qu'au bout de 75 000 ans, un déchet constitué de ce radionucléide aura simplement "perdu" la moitié de sa radioactivité. Son activité (en Becquerel, les "bip" des compteurs Geiger du cinéma) sera divisée par ... deux...).
Cela laisse rêveur.
Heureusement, comme nous sommes dans une grande démocratie, nous allons avoir un débat collectif à l'issue duquel le peuple souverain décidera si c'est la voix que nous choisissons de prendre.
Les esprits chagrins répondront que nous n'avons pas le choix.
D'où l'intérêt du débat démocratique qui aura lieu, pour exposer les différentes alternatives...
Cette bande dessinée expose donc un scénario, que les pro-nucléaires réfuteront. Et nous réfléchirons.
Graphiquement, c'est simple, amusant parfois avec ce futur plein de panneaux solaires et d'éoliennes, qui sous-entend que la "transition énergétique" consiste surtout à empiler les sources d'énergie plutôt qu'à diminuer leur utilisation. Preuve que les leçons de l'histoire ont été tirées, il n'y a jamais eu de "transition" énergétique. Ce qui nous a d'ailleurs permis notre croissance, notre travail devenu de plus en plus productif nous ayant permis au choix :
a) de travailler moins et de partir plus vite à la retraite
b) de remplir abondamment les poches de quelques-uns par un effet d'anti-ruissellement ayant pour nom le capital.
Keynes et Smith s'étaient trompés, c'est le b) qui a été choisi par le peuple souverain rêvant de démocratie que j'évoquais précédemment.
Bref, cette bande dessinée est engagée et devrait provoquer le débat. J'ai un gros doute sur sa diffusion réelle, j'imagine mal la machine à formater les esprits qu'est l'éducation nationale (entre autres) se prêter à une remise en cause aussi franche.
A consulter pour initier une réflexion.
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