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Critique de paulbouqine


Aux larges des côtes sénégalaises s'étend l'archipel du Cap-Vert. La situation stratégique de cet état insulaire colonisé par les Portugais en fit une tête de pont à la traite des esclaves et au commerce triangulaire. Mais au-delà du narratif européocentré, une autre histoire plus complexe s'est nouée au coeur de la définition d'une identité capverdienne. Redonner sa place à l'apport africain dans le processus de créolisation du Cap-Vert, c'est le projet de cet ouvrage de Pierre-Joseph Laurent.

Créolisation et métissage où « l'entremêlement » et la « coalescence » sont en effet à l'oeuvre entre les différentes composantes clés de la société capverdienne : les lançados (premiers luso-africains), les esclaves majoritairement africains et les colons portugais. Se concentrant sur les îles de Fogo et de Santiago, l'auteur partage d'abord ses observations et des témoignages quant à la pratique religieuse. C'est un premier révélateur de ce procédé de rupture, de coupe et de recoupe entre adoption de la religion catholique et re-digestion de paganisme ou encore d'animisme aux différents atours, entre pratique assimilationniste du colon et l'emprunt retravaillé des déplacés. Un démarrage qui s'étend ensuite sur une mise en perspective historique des apports multiples venant des empires malien ou ghanéen (appellations anachroniques, mais mieux explicitées dans le livre) et l'étude de ces processus sur l'espace déterminé de la fazenda.

Un peu rude en première lecture, ce travail reste intéressant, car il bouscule les perceptions ethnocentristes véhiculées par les puissances européennes. On évite de justesse l'écueil de la théorétique, mais le plaisir de lecture ne se jugera toutefois qu'à votre appétence pour ce type d'ouvrage. 

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