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Critique de nadejda


Magnifique petit livre, plein de poésie et de mystère, placé sous le signe de la « Mélancolie » de Edvard Munch qui illustre la couverture.
Bien d’autres signes se croisent au fil des errances d’Hermann, artiste peintre, qui a laissé derrière lui son ancienne vie. Il a tout quitté, a pris le train en direction du Sud sans savoir où il allait s’arrêter. Ce sera dans une ville que le titre du livre et le cours du récit peut laisser deviner.
Un livre « à la lisière du visible et de l’invisible » comme la jeune femme qui marche « d’un pas à la fois léger et décidé » dans un film que Hermann va voir parce qu’il est l’oeuvre d’un cinéaste qu’il a beaucoup admiré et qu’il croyait mort, peut-être « Par delà les nuages » de Michelangelo Antonioni. Cette jeune femme ressemble à une autre qu’il a rencontrée à la bibliothèque de la ville, Elena.
Les rencontres, les signes se croisent tout au long de ce parcours semé de cailloux blancs tels le grand acacia qui pousse dans la cour du vieil hôtel particulier où vit Elena, un vers d’Apollinaire etc… Ils se réunissent en faisceau à partir du Retable du XV ème siècle qui a attiré le regard et fasciné Hermann lorsqu’il se rend au musée de la ville et plus particulièrement la scène maritime qui occupe la prédelle et va accompagner ses pas et ses rêves.
Hermann va découvrir que tout ce qui lui arrive sans qu’il le veuille prend une forme, une nouvelle forme qui émerge doucement, où les ombres et les peurs angoissantes vont laisser place à la lumière et lui permettre en rassemblant des éléments en apparence hétéroclites de prendre une autre direction en évoluant de la peinture à l’écriture.
"Tout revenait finalement à cette ligne qui coupait en deux la prédelle du retable, séparant les eaux agitées des eaux calmes." p 124

Comme Hermann le lecteur tente de deviner, ouvre son chemin à travers les non-dit, les esquisses et les incertitudes. C'est une des forces de Jean-Yves Laurichesse que de nous entraîner à sa suite en laissant planer un mystère et de garder une grande cohérence à son récit sans en cerner les contours.
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