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EAN : 9782868536082
136 pages
Le Temps qu'il fait (01/01/2015)
4.75/5   4 notes
Résumé :
«Il se retrouva dans la rue. Le soir d’automne descendait sur la ville. Il avait plu pendant qu’il visitait le musée. Les magasins abaissaient bruyamment leurs rideaux de fer. La lumière des réverbères éclaboussait le pavement mouillé des rues. Il était arrivé là sans but, simplement parce que c’était avant la frontière la dernière ville d’une certaine importance. Il avait voulu partir le plus loin possible sans pourtant quitter le pays, par lassitude plus que par a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Magnifique petit livre, plein de poésie et de mystère, placé sous le signe de la « Mélancolie » de Edvard Munch qui illustre la couverture.
Bien d’autres signes se croisent au fil des errances d’Hermann, artiste peintre, qui a laissé derrière lui son ancienne vie. Il a tout quitté, a pris le train en direction du Sud sans savoir où il allait s’arrêter. Ce sera dans une ville que le titre du livre et le cours du récit peut laisser deviner.
Un livre « à la lisière du visible et de l’invisible » comme la jeune femme qui marche « d’un pas à la fois léger et décidé » dans un film que Hermann va voir parce qu’il est l’oeuvre d’un cinéaste qu’il a beaucoup admiré et qu’il croyait mort, peut-être « Par delà les nuages » de Michelangelo Antonioni. Cette jeune femme ressemble à une autre qu’il a rencontrée à la bibliothèque de la ville, Elena.
Les rencontres, les signes se croisent tout au long de ce parcours semé de cailloux blancs tels le grand acacia qui pousse dans la cour du vieil hôtel particulier où vit Elena, un vers d’Apollinaire etc… Ils se réunissent en faisceau à partir du Retable du XV ème siècle qui a attiré le regard et fasciné Hermann lorsqu’il se rend au musée de la ville et plus particulièrement la scène maritime qui occupe la prédelle et va accompagner ses pas et ses rêves.
Hermann va découvrir que tout ce qui lui arrive sans qu’il le veuille prend une forme, une nouvelle forme qui émerge doucement, où les ombres et les peurs angoissantes vont laisser place à la lumière et lui permettre en rassemblant des éléments en apparence hétéroclites de prendre une autre direction en évoluant de la peinture à l’écriture.
"Tout revenait finalement à cette ligne qui coupait en deux la prédelle du retable, séparant les eaux agitées des eaux calmes." p 124

Comme Hermann le lecteur tente de deviner, ouvre son chemin à travers les non-dit, les esquisses et les incertitudes. C'est une des forces de Jean-Yves Laurichesse que de nous entraîner à sa suite en laissant planer un mystère et de garder une grande cohérence à son récit sans en cerner les contours.
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Sans être une perle, j'ai bien aimé ce petit roman, qui nous transporte dans un univers particulier et agréable. le ton mélancolique et le mystère pesant se lient particulièrement bien, et donne un rendu sensible pour un roman plaisant à lire. Petit coup de coeur pour la scène sur les toits, qui marque davanatage, sans pour autant que j'en connaisse la raison. Peut-être m'a-t-elle tellement "happé" qu'elle s'est ancrée en moi? Je ne sais pas, mais je conseille la lecture de ce roman, bien écrit et dont l'histoire et l'univers sont bien réalisés et très efficaces.
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Un livre magnifique teinté de nostalgie et de mystère. Une écriture douce et poétique. A lire absolument ainsi que les autres romans de l'auteur.
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C'est vraiment un très beau livre, d'une très belle écriture toute en finesse et en sensibilité. J'ai beaucoup aimé le mystère autour des personnages et de leur histoire...
Lien : http://ole-regionlr.fr/?p=8791
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il resta seul dans le jardin public. Quelques feuilles mortes tombèrent lourdement d'un platane. Un écureuil apparut sur une branche proche. Apercevant l'homme il s'immobilisa. Ses yeux tendres le regardaient avec curiosité, nullement apeurés. Ils semblaient être les seuls êtres vivants sous la pluie fine qui les entouraient d'un filet impalpable. Hermann oublia quelques instants sa situation. Il est donc possible de vivre dans la pure légèreté de l'être, la grâce du présent. Il était bouleversé par cet échange de regard si étranger au trouble des passions, des douleurs, des deuils. La queue de l'écureuil flamboyait derrière lui comme une branche d'automne. Les hauts platanes les entouraient. Il semblait à Hermann que s'il ne faisait aucun geste, s'il retenait son souffle, ce moment pouvait durer une éternité. p 100
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Il se levait tard après être demeuré longtemps allongé à regarder le ciel par la fenêtre, dans l'alternance des jours de pluie et des jours de grand soleil. Puis il faisait par les rues étroites de longues promenades, conscient de marcher dans le temps plus que dans la ville moderne dont l'activité lui était indifférente. Les vieilles demeures nobles laissaient entrevoir des patios secrets. Dans les églises ombreuses brillait sourdement l'or des retables baroques. La cathédrale était une haute bâtisse à façade nue de briques et de galets, dont il reconnut le campanile aperçu de sa fenêtre. Il se souvint que ces gracieuses structures de fer forgé avaient été conçues pour apprivoiser le vent dans les pays où il souffle en tempête. Il visita l'ancien palais fortifié qui dominait la ville, dont les jardins semblaient s'élever en plein ciel. Du haut des remparts se découvrait la plaine cernée de montagnes et ouverte comme une paume sur la mer, dont le bleu intense barrait ce jour-là l'horizon. p 52
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Videos de Jean-Yves Laurichesse (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Yves Laurichesse
La matinée avec Jean-Yves Laurichesse sera partagée autour de sa dernière publication, Les réalités premières (éditions La Guêpine), et de la livraison du Numéro89 de la revue Littératures (Presses Universitaires du Midi).


Consacré à Jean-Yves Laurichesse, ce numéro est composé de contributions des universitaires qui ont dialogué avec Jean-Yves Laurichesse tout au long de sa carrière de chercheur et de professeur de littérature. L'ensemble est dirigé par Sylvie Vignes (Université Jean-Jaurès).


Jean-Yves Laurichesse. de front avec une carrière universitaire riche, Jean-Yves Laurichesse a su mener une étincelante trajectoire d'écriture personnelle, avec à ce jour une dizaine de publications, couronnées par de nombreux prix, allant des récits de filiation à des romans à composante onirique et poétique en passant par des études de tableaux de Bruegel pollinisés par son imaginaire.


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14/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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