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Critique de nadejda


Beau petit livre qui nous fait pénétrer dans le tableau de Pieter Brueghel l'Ancien intitulé « Les chasseurs dans la neige » en lui donnant vie, en l'animant.
L'auteur imagine la rencontre, au cours d'un séjour dans un village de la campine belge au Nord de Bruxelles où il a son atelier, entre une jeune femme brodeuse et le peintre.
Elle redécouvre la vie de son village et le paysage environnant à travers des croquis que fait le peintre en vue de ce tableau et elle apprend à les voir différemment, avec un oeil neuf, grâce à lui.
Lui-aussi a besoin de son regard. En effet, s'il peint toute la vie qui l'environne en s'efforçant de ne pas la trahir, une grande tristesse l'envahit parfois. Car il doit s'éloigner de ce qu'il peint pour mieux voir, se séparant alors des autres hommes dont il aime pourtant la compagnie. le regard de Maecke lui devient nécessaire. Elle est le lien qui le relie à tous car il peut constater le cheminement de son oeuvre dans ce regard. Elle le relie à la vie qu'il souhaite donner à voir.
Et il comprend grâce à elle, « la quarantaine venue que ce qu'il a cherché à travers toutes ces années passées crayons et pinceaux à la main n'est rien d'autre que le ressouvenir du temps enfui de son enfance brabançonne.»

La beauté n'est pas le but pour Brueghel mais la quête de la vérité qui seule importe. Vérité des rencontres comme celle d'une vieille femme ployant sous ses fagots de bois. Vérité de toutes les scènes de vie et si de tout cela émane une beauté c'est en plus, sans que le peintre l'ait consciemment voulu.
Ce livre nous ouvre les arcanes de la création à travers le lien entre le peintre et celle qui contemple son tableau. C'est le croisement de ces deux regards qui donne vie à l'oeuvre, qui la féconde :
« Jamais il n'avait eu cette impression de vivre dans un paysage comme dans une peinture et il savait en être redevable à Maecke.
… l'oeuvre ne serait accomplie qu'au moment où le regard de Maecke. se poserait sur elle comme une approbation silencieuse.»
A travers la contemplation de ce tableau Maecke va aller aussi vers elle-même. Don réciproque entre le peintre et celle qui contemple. Double accomplissement.
Belle réussite que ce petit livre que j'ai relu sans qu'il perde de sa saveur et merci à Babelio et aux Editions Ateliers Henry Dougier qui m'ont offert cette lecture.
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