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Critique de Blandine54


Lors du Congrès de Berlin (1878) des « diplomates » européens ont imposé de nouvelles frontières aux pays balkaniques. Ces décisions n'ayant guère plu aux principaux pays concernés, la péninsule sera le théâtre de deux guerres successives qui seront suivies par la première guerre mondiale. Ainsi, en octobre 1912, la Bulgarie, la Serbie, la Grèce et le Montenegro sont entrés en guerre contre un Empire Ottoman affaiblit.
Dans ce livre, Stéphane Lauzanne décrit son voyage en tant que correspondant de guerre français au sein de la capitale de l'Empire Ottoman : Constantinople (connue plus tard sous le nom d'Istanbul). Il nous rapporte ses entretiens avec plusieurs ministres ottomans, avec les soldats où il s'est préoccupé de leur moral, de leur santé…
Ce livre n'est pas un cours d'histoire, c'est un témoignage, un reportage qui nous éclaire sur le vécu de cette guerre par les principaux protagonistes qu'ils soient ministres, soldats ou habitants de Constantinople.
Odile Moreau, Maître de conférences à l'université de Montpellier III, spécialiste de l'empire Ottoman nous rappelle en préambule le contexte des guerres balkaniques et évoque la révolution jeune-turque. Elle nous indique aussi que l'auteur en tant qu'européen porte à certains moments un regard assez condescendant sur l'Empire Ottoman.
Je trouve que cet exemple où il s'adresse à des soldats de l'empire ottoman est saisissant :
« Est-ce que ces femmes vous soignent bien ? »
Les figures crispées se détendirent et un murmure de remerciement courut le long des lits.
« Oh oui ! Elles nous soignent bien ! »
L'un d'eux, qui devait être le chef des autres, ajouta :
« Ni notre père, ni notre mère ne nous soigneraient mieux.
-Eh bien, leur dis-je, quand vous retournerez là-bas, dans vos montagnes, dites que ces femmes qui vous ont soignés, comme l'aurait pas fait votre mère, venaient de France. Répétez tous maintenant le mot France. »
Mis à part ce regard condescendant qui m'a quelques fois gêné, ça reste un témoignage très instructif et plaisant à lire.
Le livre en lui-même est très joli. Il y a des illustrations sur les pages de couverture : un camp de prisonniers turcs (l'illustration, 2 novembre 2012) et des paysans turcs fuyant vers Constantinople (Petit Journal, 24 novembre 1912).
Comme toujours avec les éditions turquoise, on retrouve à la fin plusieurs documents nous permettant de compléter notre lecture : un glossaire, des biographies, une chronologie, des cartes et de nombreuses photos.
Un grand merci à la maison d'édition turquoise pour l'envoi du livre et la jolie dédicace ainsi qu'à Babelio pour l'organisation de la masse critique.
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