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Critique de JBLM


Plus qu'une simple histoire érotique, dont l'intrigue, somme toute très simple, pourrait passer pour un prétexte à la transgression, ce roman s'inscrit dans un double refus : celui du romantisme, et celui du matérialisme. D'une part, à la genèse du scandale célèbre qui a entouré sa parution, le livre s'attaque à un idéalisme hypocrite sur les relations, notamment charnelles mais pas seulement, entre les sexes, sur les frontières morales entre classes, ou encore sur la vision manichéenne des sentiments humains et leur caractère faussement définitif. de l'autre, c'est le portrait d'une Angleterre rurale à l'agonie, rongée par l'industrie et l'argent, où la beauté est sacrifiée au profit, et où les derniers représentants des sexes recherchent la solitude et le relatif silence d'enclaves naturelles précaires. Cette entre-deux-guerres, c'est le triomphe d'une humanité vile, médiocre, sans noblesse et sans poigne, après le sacrifice des vrais hommes, dont Mellors est un fugitif et discret rescapé, et dont Clifford est une épave physique qui bascule peu à peu dans l'affairisme des petits. Constance, elle, évolue en équilibre entre ces deux abîmes, le désabus et le rêve.
J'ai beaucoup aimé cette oeuvre dans le sens où elle invite à la réflexion sur des thèmes très actuels (l'égoïsme ou l'altruisme dans l'amour physique, la virilité, le rapport à la richesse), mais je suis probablement trop coincé sur la forme pour apprécier certaines expressions. Enfin pour ma part je ne tenterai jamais de dire à une fille que "je l'aime de toutes mes couilles", ça me paraît bancal comme stratégie...
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