Les ruines de Ninive

Layard fut l'un des premier archéologues à exhumer les ruines des spalais assyriens. Son principal chantier de fouille dont il est question dans cet ouvrage s'est déroulé à Nimroud. Il pensait être en présence des ruines de Ninive, mais il faisait erreur. Ce n'est que quelques jours avant sa rentrée en Angleterre et avec le solde de fonds que lui avait attribué le British muséeum pour son chantier de Nimroud qu'il a commencé à fouillé un tertre, qui lu,i correspond bien à l'emplacement de Ninive... quelle ironie du sort !

Pour le lecteur, une fois cette précision apportée, le récit n'en garde pas moins toute sa saveur. Ce n'est pas un rapport technique de fouilles archéologiques, bien que certains chapitres nous détaillent les trouvailles. C'est beaucoup plus le récit de son séjour au Moyen Orient, certes motivé par ce chantier, mais également par la connaissance des relations qui se sont nouées entre populations dans l'empire ottoman de la seconde moitié du XIXème siècle. Ce récit éclaire le rapport entre chrétiens, musulmans et kurdes au sein de cet empire et les modes de fonctionnement adminsitratifs de la grande porte. Layard nous fait un récit vivant des razzias des bédouins, du mode de vie des Yezidi, adorateurs du diable qui semblent bien ne rien avoir de démoniaques.

C'est donc la lecture d'un récit vivant qui nous est offerte, susceptible parfois de susciter l'étonnement, comme celui de ce cheik arabe qui s'adressant à Layard s'émerveille du fait que depuis des siècles, son peuple sillonne le désert et qu'arrive un jour ce "franc" qui fait deux ou trois traits avec son bâton dans le sable en déclarant que sous la poussière se cache un palais, qu'ici se trouve la porte, là la salle d'audience et qu'en creusant, on s'aperçoit que tout cela est juste...

On comprend l'émerveillement d'un thomas EdwardLaurence pour ce même récit de Layard. Cet ouvrage serait en effet à l'origine de la passion pour le Moyen Orient de celui qui deviendra Lawrence d'Arabie.