AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de boudicca


Vous aimez les comics ? Les enquêtes policières ? La bonne nourriture ? Alors vous aimerez sans doute ce « Goût décès », véritable carton outre-atlantique relatant les aventures d'un cibopathe, autrement dit quelqu'un ayant la capacité de retracer l'histoire et de ressentir les émotions de tout ce qu'il ingurgite. Ça a l'air sympa comme ça, seulement découvrir dans les moindres détails la façon dont a été cuisinée votre soupe favorite, ou revivre la mort sanglante du pauvre porc dont votre bacon est issu est loin d'être une partie de plaisir pour notre héros. Et cela le devient encore moins lorsque son talent exceptionnel provoque sa mutation au sein d'une section spéciale de la police. Ses nouvelles attributions: goûter n'importe quel type de « restes » laissés sur la scène du crime (humains ou autres) afin de remonter le fil jusqu'aux criminels. Peu ragoûtant pour le protagoniste, certes, mais fort divertissant pour le lecteur. John Layman et Rob Guillory nous ont concocté un ouvrage fort savoureux constitué d'une succession de petites enquêtes dont on comprend vite qu'elles sont liées les unes aux autres.

Mis à part la carrière adoptée par le héros, l'originalité de ce comic réside également dans le cadre choisi par ses créateurs. Notre « détective cannibale » évolue ainsi dans un univers d'anticipation où, en raison du risque encouru par la population suite à une grave épidémie de grippe aviaire, la vente de tout type de viande de volaille a été proscrite. Et c'est que la police veille au grain, traquant sans relâche les fraudeurs ! Petit bémol toutefois, car si l'idée est certes originale, le fait que l'essentiel de l'intrigue repose sur elle-seule a l'inconvénient de limiter les enjeux qu'on pourrait parfois souhaiter plus élevés. Mais peut-être est ce un défaut du au caractère introductif de ce volume ? de même, la psychologie des personnages n'est pour le moment qu'à peine esquissée, mais on devine déjà pour la plupart une certaine épaisseur, à commencer évidemment par Tony Chu, sans oublier son supérieur et mentor, imposant dans tous les sens du terme. Les graphismes sont pour leur part agréables dans l'ensemble, avec malgré tout un gros bémol pour les personnages féminins, et notamment l'élue de notre protagoniste, malheureusement hideuse au possible.

Ce premier volume de « Tony Chu » a donc largement de quoi mettre l'eau à la bouche, même si on sent un peu trop souvent que l'on a avant tout ici affaire à un tome d'introduction, tant en ce qui concerne l'intrigue que les personnages. L'histoire semble cela dit prometteuse et devrait satisfaire tant les amateurs de polar que de comics qui sortent un peu de l'ordinaire. Alors n'hésitez plus, et bon appétit !
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}