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Critique de ALDAMO21


Année 1985, Viktor Lazlo chante « Canoë rose ».
Elle est jeune, elle a une voix superbe et elle est magnifique. Je suis séduit !
Février 2020, je referme l'excellent roman « Trafiquants de colères ». Viktor Lazlo est toujours aussi éclatante et je reste toujours autant séduit.
Et il aurait été dommage pour moi, qu'elle me prive de sa jolie plume très fluide, de ses belles phrases lyriques, poétiques qui coulent et qui pleurent parfois comme des rivières.
« Trafiquants de colères » est encore un roman puissant. Et avec Viktor Lazlo, j'étais sûr que j'allais une nouvelle fois voyager, de Paris à Baltimore en passant par Jérusalem.
Elle raconte avec force et émotion, sur trois générations, le chemin de vie souvent très chaotique et dramatique, de deux familles ; celle des Kaufman et celle des Gaudrèche, les descendants de Yamissi, l'esclave noire qui m'avait tant bouleversé dans le magnifique « Les passagers du siècle ».
Chaque lignée des deux familles étant frappée par le destin, chacune ayant reçu respectivement un héritage transgénérationnel pesant, celui d'être né de famille juive et l'autre d'être né de couleur noire.
Et chacune, aspirée dans la spirale diabolique d'une guerre idéologique, celle de l'enfer des camps ou celle d'une répression ségrégationniste américaine, qu'elle ne comprend pas et n'accepte pas toujours. Chacune sera confrontée à la réalité de leur vie par le racisme, par la discrimination que leur infligera, sans état d'âme, des autres peuples.
Viktor Lazlo brosse une galerie de portraits très profonds, celle de Pipo et de Marge, celle de Jo et de Samuel et surtout pour moi, celle de Ora et de Khalid, tous parfois résignés, souvent envahis par une grande colère contenue et très explosive.
Des êtres, qui malgré les contextes politiques et les injustices qu'ils traversent, aspirent encore à un avenir plus radieux, continuent à croire à l'amour indestructible, fatigués, abimés, cabossés, déchirés de naviguer entre leurs espoirs, leurs regrets, leurs amours contrariés, leurs tourments et leurs chagrins inconsolables.
Des vies vont se croiser, vont s'enchevêtrer et comme rien n'arrêtera la folie des hommes, des vies faucheront irrémédiablement quelques autres, par une mort violente et inéluctable.
« Trafiquants de colères », vous pouvez le lire ou comme moi le vivre à travers les personnages.
J'aurais même voulu que mon auteure préférée y prolonge des vies, afin que leur amour véritable continue et que leur histoire vogue joyeusement sur un canoë rose.
Cet amour inconditionnel, cette tolérance absolue, celui et celle qui scelleraient définitivement la réconciliation entre les peuples.
Merci chère Viktor Lazlo !
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