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Critique de Saiwhisper


Voilà une très bonne lecture coup de poing qui s'est glissée entre mes doigts ! Attirée par le sujet, la couverture horrifique et les critiques sur le web, j'ai voulu découvrir ce que cachait cet ouvrage teinté de rouge… Je dois dire que je n'ai pas été déçue : le texte est prenant, l'intrigue est à la fois sombre et sanglante, tandis que la fin est sinistre. Ce livre est à mettre dans les mains des lecteurs qui ne craignent pas le sang, les morts brutales, les artistes torturés et la démence… Car c'est à peu près ce qui vous attend avec « le syndrome de Stockholm » ! Vous aurez intérêt à avoir le coeur bien accroché… Pour ma part, les détails rebutants ou les assassinats dans la fiction ne m'effraient pas, mais je préfère avertir les âmes sensibles. On va donc suivre Enstenov Khalinek, un homme d'affaire milliardaire passionné par l'Art, qui va s'allier à Stendriëk Börgen, un étrange artiste qui, un beau jour, va exposer 3 267 toiles, soient dix années de sa vie. Hélas, si les premières critiques acclament le génie de l'artiste, les médias vont vite déchanter en constatant que les oeuvres sont conçues avec une matière bien spéciale… C'est surtout Anna, une jeune femme, qui va rapidement comprendre de quoi il s'agit. La pauvre ignorait alors qu'elle se ferait kidnapper par les deux hommes, bien déterminés à faire d'elle le biographe de l'artiste. J'ai bien aimé l'idée de baser le récit sur l'Art. On sent vraiment que l'auteur est passionné par le sujet et qu'il a étudié plusieurs artistes tourmentés.

Évidemment, comme l'indique le titre, Anna va développer le syndrome de Stockholm pour l'un de ses ravisseurs : malgré la situation dans laquelle elle se trouve et ce qu'elle va découvrir, elle va se prendre au jeu. On la sent vraiment tiraillée entre l'horreur et la fascination. En revanche, je trouve sa relation avec le milliardaire pas assez exploitée : j'ai eu du mal à voir l'évolution de ses sentiments et de ses doutes. Il m'a fallu attendre la moitié du roman pour apercevoir les liens se tisser et les pulsions exploser entre la captive et son geôlier… Mais à mes yeux, c'est surtout Enstenov Khalinek qui va éprouver le syndrome, car il va se trouver dans une situation inextricable où il est à la fois fasciné et admiratif de cet artiste fou et ami qu'il craint autant qu'il l'admire… Ainsi, malgré la barbarie et les envies de meurtre de Stendriëk Börgen, il est obligé de s'engager jusqu'au bout et de le soutenir… J'ai donc apprécié cette double mise en scène qui fait réfléchir et terrifie ! On ne peut pas dire que je me suis attachée à ce trio cependant, j'ai pris plaisir à voir ce qui se dissimulait derrière leur masque ainsi que leur évolution au fil de l'intrigue.

On pourrait couper le récit en trois parties. La première partie permet d'avoir un bel aperçu de l'exposition et des ressentis des médias. En effet, Philémon le Bellégard permet au lecteur de découvrir de nombreux articles de presse et des retranscriptions d'interviews permettant au lecteur d'imaginer les oeuvres ou encore l'état d'esprit de l'artiste. La moitié du livre tourne sur la séquestration d'Anna, sur son analyse de l'artiste, sur les liens qu'elle va tisser avec ceux qui la retiennent prisonnière et sur l'inspiration grandissante et violente de Stendriëk Börgen. Quant à la troisième partie, on va tourner autour de la folie explosive et morbide de l'artiste ainsi que sur le dénouement final qui est juste explosif… J'avais vu venir certaines choses, mais pas à tout. Il faut vraiment avoir le coeur bien accroché ! Je pense que l'ambiance du roman, les réflexions amenées par celui-ci et cette idée d'art carmin me restera en mémoire pendant un certain temps… Je remercie l'auteur qui m'a permis de découvrir sa première oeuvre et le site SimPlement.

Lien : https://lespagesquitournent...
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