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Critique de IreneAdler


Sociologue reconnu pour ses travaux sur la mal-être de la jeunesse, il aborde ici le versant positif des modifications corporelles.
Il a cherché à en savoir plus sur cet engouement pour le tatouage et le piercing, en menant plus de 400 entretiens avec des clients et des professionnels. Certains sont "simplement" dans une démarche de singularisation. D'autres, les gros "consommateurs", sont dans une démarche plus spirituelle, la recherche d'un autre mode de vie que celui proposé par l'occident. Sans délaisser le confort que nous offre notre société, ils se retrouvent également dans des pratiques "importés" de sociétés dites premières ou primitives (n'y voyez aucun jugement de valeur, j'essaie d'éclairer ma pensée) le piercing, le tatouage, les scarification, le marquage au fer rouge sont des moyens pour eux d'atteindre l'extase spirituelle et de s'inscrire contre la société occidentale sans avoir besoin de l'abandonner ou e changer radicalement de mode de vie. Ils sont appelés "primitifs modernes" ("modern primitives") et le plus emblématique de tous est fakir Mufasar (ça vaut le coup d'oeil)
Cette enquête sociologique passe aussi par une enquête historique et montre la lente mais inexorable légitimation du corps marqué. Et la lente mise au jour de cette culture particulière du corps, avec ses expériences parfois limites. Les tatoueurs et perceurs font souvent eux-mêmes partie des expérimentateurs et veulent par leur mise en application ultérieure permettre à d'autres de se retrouver, voire parfois de devenir soi, de se compléter. Cependant, si leur démarche est honnête, ils peuvent aussi décourager certains de leurs clients : les modifications sont irréversibles, la démarche y menant doit être mûrement méditée et littéralement incorporée par le candidat.
Un éclairage bienvenu et accessible au grand public sur un univers et une culture encore souvent regardés avec peur et mépris.
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