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Critique de Guylaine


Bitna, c'est le prénom d'une jeune Coréenne de 18 ans qui quitte sa famille et son village de pêcheur, pour aller poursuivre ses études à Séoul.
Sa vie n'est pas idyllique, elle est hébergée par une cousine mauvaise et acariâtre qui abuse et profite d'elle sous prétexte qu'elle lui donne un toit et le couvert.
Dès qu'elle le peut, Bitna s'échappe dans la lecture, elle lit en douce dans la grande librairie à Jongnon. Et c'est là qu'elle entend parler de Kim Se-ri (qui préfère qu'on l'appelle Salomé), une femme malade, en fin de vie. Salomé veut qu'on lui raconte des histoires, qu'on lui raconte le monde, qu'on la fasse voyager, elle qui est clouée sur son fauteuil roulant.
Alors Bitna va laisser aller son imagination, elle lui conte des récits, qu'elle invente ou pas… elle croise les histoires, les points de vue, et parfois refuse de le faire aussi, parce que la vie c'est plus compliqué que ça.
Par moment, je l'ai trouvée dure, elle se rend chez Salomé quand bon lui semble, de manière très irrégulière, refusant de se laisser aller à la compassion. Mais j'ai vite compris que c'est elle qui a raison, elle refuse de souffrir avec Salomé, elle a son propre chemin à tracer, elle doit se construire et se trouver, de la même manière qu'elle construit et cherche son nid. Elle donne quand elle peut…
Au début, j'ai pensé que J.M.G. le Clézio nous entraînait dans une nouvelle version des Contes des milles et une nuit, et c'était une erreur. Bitna ne conte pas pour sauver sa vie, elle offre la vie à Salomé qui est en train de la perdre. Et puis j'ai eu l'image de ce roi entouré de ses deux femmes, dans une pièce de Ionesco, ce roi qui se meurt, et je me demande si elle n'est pas là, la clé…
Quoi qu'il en soit Le Clézio écrit avec grâce, que ce soit cette histoire où toutes les autres que raconte Bitna, on le suit avec l'envie de connaître, nous aussi, la fin.
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