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Critique de Baldrico


Dans la lignée de la guerre, Le Clézio poursuit son entreprise de détestation-fascination de la modernité consumériste. Nous sommes en 1973.
L'espace du supermarché (ou plutôt de l'Hypermarché), largement paré de son parking, devient un univers totalitaire, destiné à priver les humains de toute autonomie, de tout langage propre et de toute pensée. Plus exactement, les Géants imposent désormais aux humains leurs pensées, leurs mots et leurs désirs et gare à qui tente d'échapper à leur emprise. Pourtant, comme dans La guerre, la modernité n'est pas purement et simplement condamnée au profit du retour à la nature. Certains pans du monde moderne sont valorisés esthétiquement, comme les machines, ou comme refuge comme les stations-services. D'autres au contraire sont purement mortifères comme l'électricité.
Dans ce style magnifique, qui n'appartient qu'à lui, Le Clézio nous plonge dans cet écartèlement entre horreur et fascination. Peu de personnages, mais ceux qui apparaissent sont archétypaux, la jeune fille Tranquillité, le jeune homme Machines et le gamin Bogo le Muet, le seul qui porte un réel espoir. On retrouvera des figures d'enfants similaires dans Mondo.
On songe aux films de Jacques Tati, mais sans la légèreté et l'humour du cinéaste, ou à 1984 pour le côté totalitaire.
Je ne me lasse pas de le Clézio, de ses visions larges, de sa prose splendide et de sa réflexion encore si actuelle.
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