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Critique de elea2020


Je viens de terminer ces quatre nouvelles, qui sont un appel d'air : elles ont toutes les quatre en commun un personnage d'enfant, ou d'adolescent, seul au monde et livré à lui-même, en rupture avec la société, vivant de trois fois rien dans la nature, avec un amour presque sauvage pour celle-ci, pour le soleil qui règne sur ses sensations.

Mondo est arrivé de nulle part dans la ville, et sans bruit, avare de paroles, il s'est fait une place. Tout le monde l'apprécie, mais il doit se garder des hommes en camion gris, qui ramassent les animaux égarés et les enfants. Mondo vit dans des cachettes et ne sort que lorsque la voie est libre, qu'il sera tranquille. Il rejoint ses amis, des gitans, un pêcheur... Grâce à un vieil homme sur la plage, il apprend à lire. Il est aussi recueilli par Thi Chin, une petite femme vietnamienne, qui lui fait à manger et l'héberge.

Lullaby est aussi en rupture de ban, elle a décidé de quitter le lycée, et écrit des lettres à son père, qui vit loin. Elle passe plusieurs jours en totale liberté, explorant la côte, découvrant des bâtiments abandonnés. Elle rencontre un jeune garçon avec qui elle sympathise, et s'enivre de la mer, du soleil, du vent...

Le Garçon qui n'avait jamais vu la mer est taciturne et secret ; il s'évade de l'internat pour aller voir la mer, son rêve le plus cher. Il s'installe dans une grotte sur la plage, vit de ce qu'il ramasse, se familiarise avec la puissance de la mer, sympathise avec les animaux qui peuplent les creux de rochers, les oiseaux...

Les Bergers raconte l'aventure de Gaspar, qui parvient à un village abandonné où il rencontre une bande d'enfants qui vivent seuls. Ils partent rejoindre la vallée de Genna avec le troupeau de chèvres, emmenant Gaspar avec eux. Gaspar oublie progressivement sa vie d'avant, dont on ne sait rien, et vit une saison ou deux avec les enfants, chassant à la fronde, rencontrant différents milieux naturels, animaux...

Ces quatre nouvelles se lisent à un rythme assez lent, elles instaurent plus une ambiance qu'elles ne relatent des actions, elles nous plongent dans des paysages, des sensations puissantes. C'est une vie totalement sauvage et libre qui s'y déploie, faite de tout petits riens, peu d'événements, mais pourtant une histoire, qui rejoint les éléments dans une permanence, une éternité de l'instant. L'écriture nous fait vivre une expérience méditative, une mystique de la nature. Ces nouvelles sont un appel et donnent envie de goûter à autre chose, de regarder davantage autour de soi, de faire attention au moindre brin d'herbe et chant d'oiseau, de regarder le monde dans le silence et l'immobilité.

C'est un peu encore comme si nous prenions subitement conscience du fait qu'il nous manque quelque chose, que nous l'avons toujours su, et qu'il faut à présent se mettre en route pour être au monde, pleinement.
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