L'ère du verseau

Si la religion est actuellement attaquée, c'est parce qu'il n'est plus possible de la rendre acceptable aux hommes plus instruits, plus avertis, sans de profondes modifications de ses dogmes et sans l'appuyer sur l'interprétation ésotérique de ses symboles. Elle a perdu le sens des mystères qu'elle renferme.
Les constructeurs du moyen-âge et les Templiers constituaient des corps d'initiés. (...) Ils réalisèrent ainsi tout un ensemble merveilleux d'ésotérisme chrétien au milieu duquel officie aujourd'hui un clergé qui en ignore la signification.
Or, l'avènement de Ganymède, l'échanson des dieux, c'est à dire des initiés, versant le contenu de son vase sacré à travers le ciel, nous laisse entendre que la nouvelle forme religieuse comportera pour beaucoup l'accession à la compréhension du sens caché des mythes et des rites. (...)
On peut donc entrevoir que la religion nouvelle reprendra sous une autre forme, avec l'ère du Verseau, la ligne de conduite qu'elle suivait au début de l'ère des Poissons. Elle possédait alors, en effet, un enseignement ésotérique pour les âmes susceptibles de le recevoir : saint Clément d'Alexandrie, Tertullien et Origène y ont fait allusion.
D'autre part, au lieu d'une religion populaire grossièrement sensualiste, de pure forme ou de théologie surannée, contre laquelle s'insurge les esprits rationalistes, elle sera profondément imprégnée de l'idéal de justice. (...)
Mais cette religion sera, encore une fois, le christianisme hors duquel il n'existe rien de valable ni de véritablement initiatique.
La nouvelle religion ne s'appuiera plus sur un Christ bafoué, humilié, crucifié, mais sur un Christ glorieux et triomphant, le Christ-Roi.