AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gill


Plus que tout autre, ce livre est le roman des phares.
Publié en 1954, à la veille de l'automatisation des feux, il est un précieux témoignage humain, un irremplaçable document d'ethnologie maritime et un passionnant document technique.
Louis le Cunff, en poussant la porte de la maison des Kerfriden, au Conquet, tout près de la pointe Sainte-Barbe, pénètre dans l'histoire d'une famille qui totalise plus de trois cent ans au service des phares.
Loin de la légende du vieux gardien à moustaches, des films, du Grand-Guignol* et des romans à sensation, l'auteur veille à faire apercevoir, derrière chacune de ces sentinelles, l'homme de mer et le technicien.
Car le règlement des "phares et balises" est la règle sacrée.
Mais embusquée derrière la rigueur et le romantisme du métier, derrière la routine et l'ennui, derrière la maladie, le courage et la peur, la tragédie n'est jamais bien loin ...
"Armen", "la jument d'Ouessant" et une demi-douzaine d'autres feux sont rangés dans la catégorie des "Enfers".
Les "Purgatoires" offrent un séjour moins pénible mais qui n'est cependant pas de tout repos.
Quant aux "Paradis", ils désignent les phares à terre où un gardien termine en famille une carrière après quinze ou vingt ans d'Enfer ou de Purgatoire.
On comptait, dans les années cinquante, pas moins de 37 phares isolés au large des côtes de France.
Le littoral breton en totalise, à lui seul, plus de la moitié dont quelques-uns se sont taillés, dans les annales maritimes, une solide réputation de terreur.
L'ouvrage, "Feux de mer", est passionnant.
Il fourmille d'anecdotes tour à tour, tragiques, plaisantes ou curieuses.
Mais toutes s'effacent devant la préoccupation, l'idée d'allumer le feu qui sera l'élément indispensable aux navigateurs pour déterminer, de jour comme de nuit, leur position exacte, les dangers à éviter et la route à suivre pour gagner sans difficulté le port.
Le feu doit-être allumé depuis le "demi-crépuscule" du soir jusqu'au "demi-crépuscule" du matin.
Lorsque la brume apparaît, un mugissement rythmé retentit de ce que l'on appelle chez moi, à Barfieu, la "corne de brume" ...

* "Gardiens de phare" pièce en un acte du répertoire du "Grand-Guignol, le théâtre des peurs de la belle époque
Commenter  J’apprécie          210



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}