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Critique de Jamboree


Roman pour ado. Comme le veut la règle désormais, un peu de sexe (très épuré, et safe avec préservatif). Mais cette partie aurait été impitoyablement coupée il n'y a pas si longtemps, sans effet aucun sur la qualité du livre.
C'est un roman de formation, de Lula, plus qu'ado (17 ans, en Terminale à Nantes), ce qu'on appelle « young adult » aux USA. Et c'est l'histoire d'une passion entravée. Pas la passion de Lula pour Matthias, violoncelliste de talent à peine plus âgé qu'elle, rencontré par hasard, fils de parents baba cools, un peu immatures, revenus à la terre (enfin, la terre bobo, plantes et atelier bois). Non, la passion c'est celle de la musique, passion qui dévore Lula, qui joue tous les jours, du piano, de la batterie, qui commence même à composer.
Elle a de la chance. Fille d'un prof de musique. Et sa mère est fille de peintre. Et son frère qui a quitté le nid à sa majorité est l'âme d'un groupe qui perce.
Sauf que sa mère est folle. Paranoïaque, quasiment perverse, qui a fait fuir le fils, qui refuse que sa fille choisisse la musique comme avenir, la cadenasse en la manipulant à faire des bêtises (rien : ne pas téléphoner tous les jours quand elle est autorisée à passer une semaine chez sa meilleure copine à Paris). Et l'inscrit d'office en fac de philo. En fac de philo. N'importe quoi. La fac de philo, une formation « sérieuse » ? J'aurais compris Khâgne, mais la fac de philo ?
Comment une mère peut-elle être aussi débile pour ne pas faire en sorte que sa fille soit au conservatoire, ou s'inscrive en musicologie en Ecosse via Erasmus, ou autre voie vers sa passion. Et ce père, carpette, « il faut comprendre ta mère, elle a ses raisons, donc j'approuve ».
Donc on a droit aux fuguettes, à la claustration répressive, à la re-fugue, à la tentative de suicide, évitée de justesse grâce au gentil Matthias.
Bref tout est bien qui finit bien, Maman consultera en psy, et il faudra à Lula quand même attendre sa majorité pour chanter, alors qu'elle a déjà le niveau technique, et n'a besoin que d'un peu d'accompagnement adulte.
Quant au traumatisme originel de la mère, c'est assez ridicule. Qu'une gamine soit traumatisée parce qu'elle voit son père dans une partie à trois ? Choquée peut-être, mais rendue parano et perverse ? Ce n'est possible que si la mère de la dite gamine (la grand-mère maternelle de Lula) a elle-même tordu l'esprit de sa fille.
Comment imaginer que le père et le frère de Lula, qui savent l'histoire, aient laissé la mère mener leurs vies, et mettre en danger l'avenir de leur fille et soeur, sa santé mentale ? Cette invraisemblance nuit au livre, et c'est dommage car c'est la clé de l'intrigue. La révolte de Lula aurait pu, et dû être différente, ça aurait apporté plus de chair véritable à l'histoire qui dans son dénouement reste très convenue.
J'ai bien aimé la description de la passion de Lula pour la musique. Et la play-list, qui m'a fait découvrir des oeuvres et des artistes de grande qualité.
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