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Critique de Latias


Peut-être ai-je trop lu ces dernières années mais cet essai, qui pourtant n'a que cinq ans, ne m'a pas fait découvrir grand chose.
Après une introduction convaincante, Jean-Pierre le Goff peint le "malaise de la démocratie" en cinq grands tableaux : individualisme accru, faillite éducative, mutations du monde du travail, envahissement du culturel par le festif et émergence d'une "religiosité diffuse".
Hormis sur les mutations du monde du travail, les constats m'ont paru factuels mais l'esprit critique de l'auteur, qui fait flèche de tout bois, suscite d'abord une certaine gêne, puis lasse. J'avoue avoir tourné assez vite les pages sur le tout festif et la religiosité diffuse. Et j'ai, par ailleurs, été surpris de voir consacrer plus de pages à l'émergence d'une religiosité diffuse qu'à la faillite éducative. C'est-à-dire plus de place à un symptôme du malaise qu'à l'une de ses causes majeures.
Sur les mutations du monde du travail, on adhère facilement à l'opinion qu'on n'évite pas qu'un chômeur souffre de son isolement en lui versant des allocations. En revanche, les critiques sur les nouvelles méthodes de management m'ont semblé ignorer le contexte de leur introduction : dés-industrialisation et recherche de productivité dans les activités tertiaires. Les emplois n'étant plus les mêmes, le rôle des salariés changeait : moins de contrôles, plus d'initiatives mais aussi plus de responsabilité.
Mais la déception à la lecture du livre tient surtout à ce que Jean-Pierre le Goff attend les vingt dernières pages pour évoquer le rôle que pourraient jouer les partis politiques pour permettre au pays d'échapper maintenant, au moins partiellement, aux dérives régressives qu'il dénonce. Mais, est-ce qu'ils ne leur incombait pas, au premier chef, de les éviter ? Cela n'a-t-il pas à voir aussi avec le "malaise dans la démocratie" ?
Finalement, un livre clair et bien construit mais plus à l'aise dans la peinture des symptômes que dans la mise en évidence des causes. En conséquence, les remèdes esquissés dans la conclusion paraissent bien anodins : suffira-t-il d'apprendre à nouveau aux jeunes français l'histoire de leur pays pour redonner à la France une ambition ?
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