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Critique de Bazart


Peut etre que depuis février et sa toute première Victoire de la Musique comme artiste interprète masculin de l'année, la renomée de Dominique A va lui faire cotoyer toutes sortes de fou furieux en tous genres, mais une chose est sure : au moment où Arnaud le Gouefflec et Olivier Balez se sont mis à "plancher" sur cette idée, elle parraissait assez saugrenue.

En effet, Dominique A, chanteur français dont j'ai déjà parlé ici même ne renvoie pas forcément l'image d'une rock star qui est entourée de groupies les plus barrés les uns que les autres. Discret, doté d'un look passe partout, et plutot peu engagé politiquement, Dominique A n'a pas la renommée d'un Philippe Katrine ( son grand ami, omniprésent dans cette BD) ni même d'un Miossec, deux chanteurs issus de la même génération et qui ont tous les trois un peu dépoussiéré le chanson française.

Mais pour les auteurs de la BD "J'aurais ta peau Dominique A » parue en janvier aux éditions Glénat, il ne fait guère de doutes au fait que Dominique A soit devenu une vraie star.

C'est arrivé le jour où le chanteur breton a reçu ce courrier anonyme fait comme il se doit avec des lettres découpées dans des journaux. Pour son manager, cela signifie que Dominique est en vingt ans de carrière devenu enfin une vraie star. le chanteur ne l'entend pas forcément ainsi et commence à angoisser. Un homme tente de l'attaquer au courant. Il s'enfuit. Et puis il se demande qui ? Pourquoi ? Il prend des gardes du corps. Va consulter une voyante. L'obsession commence…

La police ne va pas le prendre plus au sérieux que ça. Elle va même mettre en doute son témoignage. Et si c'était lui qui avait monté tout ça pour se faire de la pub ? Dominique A est un chanteur assez particulier. Les textes de ses chansons, depuis le début de sa carrière, sont plutôt tristes et mélancoliques. le titre de son livre « un bon chanteur mort » ne plaide pas vraiment en sa faveur non plus. de toute façon, les gens qui n'utilisent pas leur vrai nom dans la vie courante sont suspects pour la police. Non, définitivement, ce n'est pas du côté de la police qu'il trouvera un soutien.

Allez je m'arrete là pour ne pas trop en dire sur l'intrigue constamment imprévisible : nous sommes en plein récit décalé, un brin surréaliste qui nous permet d'appréhender, souvent avec humour, les tourments existentiels de ce représentant de l'esprit indépendant de la chanson ou de la scène musicale française, et qui a, déjà, plus de vingt ans de carrière derrière lui.

"J'aurais ta peau Dominique A" est en effet une BD qui mélange très habilement les genres : à la fois Un polar, à l'intrigue soutenue et hors norme, une vraie réflexion sur la musique et sur un artiste singulier dans la chanson française, et en même temps reflexion parfois humoristique sur les sosies et les doubles (un peu comme l'hilarant Grosse Fatigue de Michel Blanc) .Si le scénario de le Gouefllec est donc très intelligent et surprenant, parsemé de dialogues assez tordants (tous les passages avec un Philippe Katrine plus vrai que nature) et d'un dénoument fort bien trouvé , le dessin d'Olivier Balez est quant à lui absolument parfait pour cette intrigue. Il a su parfaitement traduire les angoisses de Dominique A aux prises avec son tueur. Son style graphique et narratif si unique, son travail sur les différentes gammes de couleur donne à ce livre un ton tout à fait original.

Dans sa préface à l'album, l'emblématique chanteur au crane rasé reconnait qu'il s'y est vraiment retrouvé au niveau de la représentation en voyant les premières planches (surtout quand sa tendre amie s'est écriée : « C'est toi ! C'est dingue ! C'est trop toi ! ») et que,sans en lire plus de la BD, il faisait entièrement confiance aux auteurs... Il a eu largement raison tant Dominique A sort grandi de cette aventure, qui fait partie des très bonnes BD de ce début d'année!!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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