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Critique de umezzu


Voilà une BD / biographie graphique originale. Les auteurs ont choisi de présenter l'homme Lino Ventura, ses origines italiennes, son arrivée dans le cinéma un peu par hasard, autant que sa filmographie.
Ils utilisent comme vecteur de présentation des conversations entre l'acteur et un journaliste, accroché et un peu lourd : Merlin. Merlin ne lui lâchant pas les basques, Ventura va se laisser aller à quelques confidences. Limitées, car il faut pas le chercher, non plus.

La bonne idée est de ne pas suivre bêtement la chronologie, mais d'entrecouper les sujets, et de faire jouer à Ventura gamin des scénettes dignes de Quick et Flupke.
Rien à redire donc sur le scénario de Arnaud le Gouëfflec, habile synthèse des biographies existantes.
Comme il le souligne, l'acteur Ventura avait une présence, un magnétisme, un regard… une gueule, quoi…

Et c'est là que la BD déçoit un peu. Stéphane Oiry choisit une illustration simple, sans chichi. Pourquoi pas ? Mais les personnages perdent de leur épaisseur et Ventura lui-même, dont la figure est dans l'esprit de tous ceux qui ont vu ses films, est parfois représenté avec des traits bien éloignés de la réalité. Sans réclamer trop de réalisme, ou au contraire aller vers la caricature, un peu plus de proximité entre l'acteur et son double graphique aurait été bienvenu.

L'histoire explique bien comment ce taiseux qui choisissait ses scénarios avec soin, jamais avec la moindre scène de sexe, savait exister à l'écran par sa seule présence. le Ventura dessiné par Oiry cause bien, cite du Audiard parfois, explique pourquoi il était si proche d'un Giovanni et pourquoi la façon de tourner de Melville l'énervait. Mais ce Ventura manque de punch. On ne retrouve le regard de Lino que dans quelques gros plans manifestement basés sur des images connues de l'acteur.

Ventura voulait bien faire, être à l'aise dans ses rôles, et être discret dans sa vie privée. Aider l'association Perce-Neige, qui s'occupe des handicapés lui a demandé de prendre sur lui dans l'intérêt de cette oeuvre.
Un grand acteur, un grand homme.
Merci à l'éditeur pour cet envoi dans le cadre de Masse critique graphique. Avis aux cinéphiles : apparemment un Patrick Dewaere et un Jayne Mansfield devraient suivre..
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