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Critique de Latulu


Un court roman de science-fiction sur la colonisation d'une planète lointaine, l'asservissement du peuple autochtone et la déforestation massive.
Le récit se concentre principalement sur les ravages de la colonisation de la planète athshéenne. On y suit les états-d'âme de Lyubov, un ethnologue qui a eu l'occasion d'étudier de près les habitants de cette planète.
De près puisque pas mal de spécimens ont été capturés et transformés en esclaves pour l'exploitation forestière. le bois est en effet devenu denrée rare sur Terre, cette planète est donc une mine d'or pour les compagnies commerciales.
D'un naturel rêveur et docile, ces créates, ainsi nommés par les humains, se montrent très utiles. Pas suffisamment au goût de Davidson, qui gère un camp sur une partie de la planète. Très caricatural dans son comportement d'homme raciste et suffisant, il se révèle surtout violent, en totale opposition avec l'attitude pacifiste des créates.
La perte de leur milieu naturel et les sévices infligés à leur population va pousser les créates à la révolte. Mais comment conduit-on une révolte lorsque la notion même de violence vous est étrangère ?
Voilà, entre autre, la question à laquelle tente de répondre Ursula le Guin.
Et elle le fait merveilleusement bien.
Le côté science-fiction ne s'étend pas sur les technologies du futur. Elle évoque des vaisseaux, des moyens de communication avant-gardistes pour l'heure (rappelons que le texte a été écrit en 1972) mais pas de débauche de technologies non plus. Et ça me va très bien.
On se concentre sur l'essentiel : la rencontre entre l'humain et l'autre espèce.
L'autrice invente une société pacifiste, où les individus passent le plus clair de leur temps éveillés et perdus dans leurs rêves. Cette attitude complètement contraire aux valeurs de l'Amérique, notamment pour le mérite du travail, est bien critiquée par Davidson, un militaire aux méthodes abjectes qui va s'employer à mater la petite rébellion des créates. Lyubov, l'ethnologue est tout son contraire : mesuré et tolérant mais également impuissant face à l'impérieuse volonté du colonialisme.
Il est la partie neutre qui nous permet de débattre de l'utilité ou non de la présence humaine sur cette planète et, surtout, de notre légitimité à vouloir dominer. « On ne peut pas nous arrêter, nous sommes des Hommes. Tu ne vas pas tarder à apprendre ce que cela signifie espèce de foutue planète ».
L'autrice passe aussi un message écologique sur les dangers de la déforestation et par conséquent la destruction des habitats. « Une écologie forestière est une chose délicate. Si la forêt meurt, sa faune peut disparaître avec elle. le mot athséen pour monde signifie également forêt »
J'ai aimé son style que j'ai découvert avec ce récit et la création de cette société athshéenne, riche en description de sa structure et de sa psychologie.
Un bon moment de lecture.
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