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Critique de Bernacho


« - Les hommes parlent toujours de chez eux, de leur pays lointain... Mais vous n'êtes pas comme les autres hommes. Il y a en vous une différence.
- La différence de l'idée, répondit-il. »

Je lis les romans de Mme le Guin en suivant l'ordre chronologique et ils forment comme un arc-en-ciel qui monte régulièrement, toujours plus haut, plus haut. Avec les Dépossédés j'ai l'impression d'être quelque part dans le firmament de l'intelligence sensible, soleil et nuages de pluie se fécondant mutuellement et retombant en gouttes d'eau brillantes avec un vent qui ébouriffe.

Shevek, l'homme de l'idée - incarnant l'idée - le scientifique, l'idéaliste, trait d'union entre Anarres et Urras, deux mondes qui s'ignorent, chacun étant la lune de l'autre, et le paradis et l'enfer de l'autre, à la fois. Mais partout le ver est dans le fruit, la pomme est dans le ver, à moins que ce ne soit l'inverse, et Anarres est en Urras et Urras est en Anarres.

Je ne connais presque rien aux Kropotkine ou aux Bakounine chez qui l'auteure a puisé les bases de la société d'Anarres, mais je ressens une profonde tendresse de sa part envers sa création, une tendresse pleine de tragique et de lucidité. Pleine de réflexion.

Le roman s'intègre dans le cycle hainien, situé chronologiquement avant le Monde de Rocannon. Mais on peut le lire indépendamment.
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