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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Tehanu est le quatrième récit du cycle de Terremer, après le Sorcier de Terremer, Les Tombeaux d'Atuan et L'Ultime Rivage, tous trois rassemblés en un seul volume (Terremer, au Livre de Poche). Je pense qu'il est préférable d'avoir lu ces autres récits avant d'entamer Tehanu, sans quoi vous risqueriez fort de ne pas y comprendre grand-chose.
On retrouve ici Tenar, ancienne Grande Prêtresse des Tombeaux d'Atuan, arrachée 30 ans auparavant à son désert et à sa solitude par Ged, l'Archimage de Roke. Depuis lors, Tenar a renoncé à la magie et à son statut de princesse pour devenir une commune mortelle, se contentant de peu, mariée à un fermier et mère de famille. Devenue veuve, elle recueille Therru, une petite fille abandonnée, atrocement torturée et brûlée par sa propre famille. Traumatisée, défigurée à vie, Therru a conscience de ses terribles cicatrices et se comporte en petit animal blessé et farouche. A cause de son quasi-mutisme, de son apparence et de son aura mystérieuse voire inquiétante, elle est perçue comme un monstre par la plupart des villageois.
Ce récit est également marqué par les retrouvailles de Tenar et Ged, revenu presque agonisant de l'Ultime Rivage. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et a perdu sa magie, ce que son amour-propre ne peut admettre. Avec Tenar, ils semblent désormais bien peu de chose pour protéger Therru du Mal qui continue à la poursuivre.
J'ai été déroutée par ce volume-ci, assez différent du précédent. Ici, il n'est pas question de mages combattant des dragons, jetant des sorts et risquant leurs vies dans de périlleux voyages pour aller rétablir l'Equilibre du Monde. On n'y rencontre que des paysans, des sorcières de deuxième catégorie et des brigands de grand chemin. Même le style est différent, se mettant peut-être au niveau des personnages : un langage simple pour des gens simples, une écriture plus terre à terre là où Terremer était tellement plus poétique ? On se dit alors qu'Ursula le Guin a voulu ce récit différent des précédents parce qu'il marquerait une rupture, une parenthèse entre la fin d'une époque et le début d'une nouvelle, Tenar et Ged passant le témoin à la nouvelle génération incarnée par Therru. Si les rebondissements ne sont pas nombreux, et si on ne voit pas vraiment de progression dans l'histoire de Terremer, cet épisode « simple » n'est pas pour autant dépourvu de réflexions philosophiques, assez inattendues dans le cadre d'une oeuvre de fantasy (je crois), puisqu'elles portent sur les rapports hommes-femmes. Dans Tehanu, celles-ci sont bien peu considérées par la plupart des hommes qui, littéralement, ne les voient ni ne les entendent. de là à suggérer que l'Equilibre du Monde est davantage menacé par l'incompréhension entre les hommes et les femmes que par l'opposition entre Bien et Mal… Il faudra lire le Vent d'ailleurs, dernier récit du cycle, pour répondre à cette hypothèse…


Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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