Le troisième tome du Cycle de
Terremer est étrange, et indépendant des romans précédents. En le lisant, j'ai eu l'impression d'écouter un conte, et j'imaginais un barde réciter les phrases un soir devant des spectateurs. Tout, dans l'ambiance, les thèmes, la prose ou les scènes, fait penser à un long poème antique.
Ged, le magicien que nous avons connu jeune au début de la saga, est maintenant l'Archimage de
Terremer, le « chef » puissant des mages. Un jour, Arren, fils d'un roi d'une région éloignée et descendant du mythique Morred, annonce que chez lui la magie disparaît car les sorciers oublient les mots. Dans un monde où la magie est créée par les mots, la nouvelle est terrible. Ged partira enquêter sur ce mystère, amenant avec lui Arren.
Toute l'histoire est présentée du point de vue d'Arren, qui ne comprend pas toujours les décisions du vieux sage et s'interroge sur sa présence dans ce voyage. le lecteur est entraîné à travers les mers de
Terremer, découvre des villes qui semblent au premier abord magnifiques, mais cachent des recoins dangereux, des peuples aux modes de vie et aux cultures étonnantes, et des contrées désolées où la magie s'évanouit et les chants sont oubliés.
Ce récit a des allures de conte initiatique pour Arren, même si à certains moments s'il n'est pas toujours aisé de deviner la leçon qu'a voulu suggérer l'auteure. On est dans un roman où il faut se laisser porter par la prose, suivre Arren accompagner Ged pour découvrir avec lui ce qui détruit la magie dans
Terremer. Et rencontrer des dragons !
J'ai un bémol : j'ai trouvé la solution de Ged pour contrer « le mal » proche du TGCM (Ta Gueule C'est Magique), comme si l'auteure n'avait pas su proposer une méthode satisfaisante avec ce qui précède et s'est rabattue sur un geste « trop facile ». C'est dommage, même si la fin offerte aux deux protagonistes est à la hauteur.
Il n'en reste pas moins un roman à part de la production habituelle de Fantasy, très intéressant à découvrir.
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