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Critique de Wendat69


Le vent de la plaine est une oeuvre magistrale. Ni plus ni moins. Il est rarement donné de lire un texte aussi puissant et évocateur dans le genre si particulier de la littérature dite western.
Alan le May a écrit ici un texte poignant, d'une portée impressionnante, où de nombreux thèmes se conjuguent en une symbiose parfaite, que ce soit le thème du captif, du blanc indianisé, le thème du rapt, celui du conflit ethnique, de l'opposition entre des mondes si diamétralement différents, tous ces thèmes inhérents à l'épopée de l'Ouest sont abordés ici avec une qualité rarement égalée dans un roman.
L'auteur nous emmène dans les contrées du Texas, dans la Prairie, encore sauvage, où la vie reste un combat, une lutte du quotidien.
La famille Zachary, une famille de ranchers, luttant année après année pour vendre ses têtes de bétail, jouant coup sur coup son devenir comme un coup de poker -réfléchi, est confrontée à une rumeur insidieuse, couvant comme un feu de prairie: Rachel, leur jeune fille en fleur, ne serait pas leur enfant biologique, mais aurait du sang Kiowa. Bientôt en butte avec leurs propres associés, qui ont eu à subir les attaques des kiowas, les Zachary doivent se préparer à faire face à leur propre communauté et s'attendreà une âpre bataille contre les Kiowas.
Alan le May, par sa profonde connaissance de la culture indienne, nous immerge littéralement aux côtés de cette famille de pionniers, en écartant tous les clichés, tant sur les indiens, que sur les nouveaux "conquérants" de la prairie.
On peut apprécier dans ce livre une présentation de l'indien faite en toute objectivité, c'est à dire avec cette part d'ombre qui existait, cette part de violence qui fut bien réelle. de fait, les kiowas n'apparaissent pas ici comme des indiens fantasmés, mais bien comme ils étaient en réalité et comme ils pouvaient être perçus par des familles isolées, proies potentielles, à la fois de leur appétence pour le raid, de la quête de la gloire par le combat, et de leur lutte pour continuer à exister sur leurs terres.
Dans ce roman, tout est juste et tout est tragique, mais sans pathos aucun, l'auteur nous dresse le tableau vrai de ce qu'était la vie d'une famille de pionniers en plein coeur de la tempête des guerres indiennes, ce moment de l'histoire américaine où les tribus, par des sursauts de violence, manifestaient leur soif d'exister, d'être et de durer.
Encore une fois, tout est juste, que ce soit la psychologie des indiens, sur le plan individuel ou collectif, où bien celle des ranchers, premiers artisans d'une ère de rentabilité dans la conquête, on est saisi par la justesse, ligne après ligne, page après page. Les tactiques, la culture du combat des kiowas, les notions de survie en milieu hostile des pionniers, la façon de se comporter au quotidien, tout est d'une justesse sidérante et donne à ce livre son caractère majeur. On est physiquement frappé par le vent de la plaine.
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