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Critique de oran


Je livre cette nouvelle critique accompagnée de mes vifs remerciements à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse critique, à Lydie Segala du Service communication de Dunod Editeur et à la Maison d'édition Armand Colin.
Coupable ou non coupable ? Criminel, innocent ? Telle est la question que Jean-Yves le Naour pose au lecteur converti en officier siégeant dans un conseil de guerre pour statuer sur le sort du sous-lieutenant Julien Chapelant, accusé de reddition à l'ennemi. Deux chapitres distincts où l'historien développe les nombreux éléments recueillis sur cette tragédie.
De multiples témoignages accablants, partiaux ou honnêtes, contestables, approximatifs, d'autres qui le dédouanent, des arguties, des versions contradictoires, des données historiques précises, le sens de l'Histoire et le contexte historique, sont autant d'éléments pour se conforter une conviction personnelle. Où est la vérité, et quelle vérité ?
Quoiqu'il en soit, Chapelant, commandant la 3e section de mitrailleuses au 98e R, accusé de désertion et de reddition, n'échappa pas à la terrible sentence fixée par l'article 238 du Code de la Justice militaire. Blessé, ligoté à son brancard de fortune, il reçut, deux mois et demi après le début des hostilités, le 11 octobre 1914, « douze balles dans la peau ». Il avait 23 ans, il est devenu l'un des symboles de l'inhumanité de la justice militaire, et pour Stanley Kibiric, un modèle cinématographique dans « les sentiers de la gloire ». Un cas, parmi les 600 autres fusillés « une goutte d'eau au milieu des 1 400 000 sacrifiés ».
Le père de cet infortuné, malgré d'interminables démarches et de courage, ne put obtenir la réhabilitation de son fils, et Jean-Yves le Naour de préciser « … un élan passionné et instinctif nous pousse à prendre parti de l'innocence du condamné. Mais la justice l'a dit et réaffirmé quatre fois. Chapelant était coupable ». Pourtant, il fut quand même reconnu en 2012, soit près d'un siècle après son exécution « mort pour la France » !

A chaque lecteur de se prononcer. Ma conviction était faite, bien avant cette lecture, car tous les hommes tombés pendant cette guerre sont autant de victimes de la barbarie humaine. L'exposé remarquable de Jean-Yves le Nahour a conforté mon sentiment, même si les faits reprochés à l'intéressé , condamnables en temps de guerre, étaient avérés.

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