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Critique de patlam


Revenue traumatisée de ses missions au sein de l'opération Barkhane, le sergent Aliana Kelly a été formée pour survivre en milieu hostile. Véritable machine à tuer, elle souffre d'un syndrome post-traumatique et a gardé de son passé des réflexes aux effets dévastateurs qu'elle tente de contrôler avec l'aide de son psychanalyste. Après avoir tué trois hommes qui agressaient une joggeuse, elle prend la fuite avec sa petite soeur, son seul point d'ancrage dans la réalité, qu'elle soustrait des mains d'un beau-père violent et entame une cavale qu'elle va mettre à profit pour tenter d'expier ses fautes et réparer les torts dont elle s'estime responsable. Elles vont croiser dans leur périple le chemin de différents personnages en situation dramatique. Aliana va à chaque occasion s'appliquer à résoudre leurs problèmes en se confrontant pour y parvenir à des individus sans scrupules et souvent coupables de toutes les abjections. Elle endosse le rôle d'une sorte d'entité vengeresse qui rend la justice de manière implacable, brutalement, sans compromis ni pardon.
Avec cette héroïne, mixage entre mère Térésa et Black Widow, Philip le Roy construit un récit intelligemment articulé autour des différents acteurs de ce périple mortifère riche en rencontre, en drames et en révélations sordides tant dans l'intrigue générale que dans les histoires secondaires. Il met en scène toute une galerie de personnages, attachants pour certains, méprisables ou cruels pour d'autres, parfaitement élaborés et prend un soin particulier pour dépeindre leurs particularités psychologiques et sociétales.
Au travers son récit, Philip le Roy aborde parallèlement les multiples dysfonctionnements de notre société, se penchant sur la généralisation des incivilités, l'impuissance de la justice, la corruption des institutions, le sexisme ou encore la prolifération des trafics en tout genre. Il interroge judicieusement sur l'émergence de thèses consternantes qui justifient les exactions de populations dites fragiles ou démunies tant par leur appartenance ethnique, leur détresse ou encore leur précarité. En revanche, il abuse quelque peu des scènes d'action et octroie à son héroïne des capacités et une résistance hors normes, usant de certaines facilités pour s'affranchir et résoudre des situations plus que périlleuses. Une surenchère façon blockbuster hollywoodien qui décrédibilise quelque peu l'itinéraire rédempteur de la jeune femme. La conclusion réserve son lot de surprises et de rebondissements empreints d'une amoralité équivoque et d'un romanesque improbable. Pour autant, Aliana reste un thriller convenable qui donne à réfléchir et développe une intrigue plaisante et palpitante, relativement simpliste dans sa forme mais qui fait globalement son effet.

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