(...) toutes ces cérémonies [de mariage] lui avaient définitivement ôté l'envie de s'unir à qui que ce soit. Quelque chose d'aussi beau et simple que l'amour entre deux êtres devait-il nécessiter autant de mise en scène ?
Il faut dire que le mariage avait le vent en poupe [2009], l'ère des 'wedding planners' était en plein boum, et chaque fiancée semblait lancée dans le concours du 'je ferai mieux que mes copines'.
(p. 165-166)
Pour dissimuler son trouble [érection], il avait stoppé net leurs petites chamailleries et s'était allongé sur le ventre sur sa serviette en prétextant vouloir se reposer. Il avait détourné la tête et s'obligeait à penser à des choses désagréables, sa mère venant en haut du classement.
(p. 37)
Il lui avait fait comprendre que la fonctionnalité pouvait être aussi esthétique.
C'était un dimanche maussade, de ceux où les artères de la Grande-Motte étaient balayées par le Mistral. Le sable s'infiltrait partout dans ces cas-là. Et le décor balnéaire avec ses palmiers, à quelques jours de Noël, paraissait incongru.
Parfois il se demandait s'il était réellement amoureux. [...] Mais il chassait ces idées et se rassurait en se disant que, en devenant plus matures, les amours deviennent plus réfléchies et profondes. Ce dont il avait besoin, ce dont ils avaient tous besoin, c'était de stabilité. Et pour longtemps.
Après avoir vécu ces dernières années en banlieue parisienne, il retournait s’installer à Evreux, car pour lui, le temps s’était arrêté là-bas vingt ans plus tôt. Le train de la vie étant passé sans lui à bord, il voulait revoir le quai.
Qu’est-ce qu’ils se racontaient ? Qu’est-ce que l’on se dit quand c’est trop tard, quand ça aurait pu, quand ça aurait dû et que tout a foiré ? Qu’est-ce que l’on fait de ses regrets ?
Il avait le syndrome du bon mot, il ne pouvait s’empêcher de balancer une vanne au moment opportun, même si elle faisait des victimes sur son passage.
Il faut parfois vingt ans pour réparer ses dix-sept ans.
10 mois. Une longue année scolaire avant de retrouver le bruit des tongs pleines de sable qui claquent sur le ciment, l'odeur de la crème solaire...