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Critique de Odile17


Avec ce livre, découvert grâce à l'opération Masse Critique, j'espérais en apprendre davantage sur le Professeur Choron dont je ne connaissais pas grand-chose. de ce point de vue, j'ai été un peu déçue car, même si je m'attendais à un portrait forcément subjectif, le livre donne une image très sombre de l'homme (alcoolique, violent, flambeur, méprisant, froid, maltraitant, ingrat… sont quelques mots qui me viennent spontanément à l'esprit…), ce qui n'est pas forcément idéal comme entrée en matière.

En outre, je trouve que ce livre-témoignage évoque davantage l'histoire de l'auteur (Sylvia, compagne du Prof pendant 20 ans) que celle de Choron. D'ailleurs, je me suis vraiment posé la question de l'objectif de ce livre et du lectorat visé. J'ai eu l'impression que Sylvia Lebègue avait besoin de se libérer de toutes les horreurs qu'elle a vécues en les couchant sur le papier.

Elle m'a donné le sentiment de vouloir livrer sa vérité pour se réhabiliter et régler ses comptes au passage, en balançant sur la quasi-totalité de l'entourage de Choron qui apparait sous un jour assez détestable, à quelques exceptions près. le contenu de ce livre me semble à mi-chemin entre une psychothérapie écrite et un droit de réponse tardif.

Si ce recueil de souvenirs a pu avoir un effet cathartique et ainsi aider l'auteur à se sentir mieux, c'est déjà ça. Mais, en tant que lectrice, j'ai trouvé que ce récit ne m'était pas destiné. Je comprends le besoin de livrer son histoire… mais ce livre est une telle accumulation de scènes violentes et révoltantes que j'ai failli arrêter ma lecture avant la fin. Et, bien qu'ayant finalement tout lu, j'ai éprouvé, en refermant ce livre, une désagréable sensation de malaise… le malaise d'avoir été le témoin impuissant d'une série de coups (coups durs, coups bas, coups du sort… et coups tout court) et d'un règlement de comptes.

Tout cela m'a inspiré beaucoup de tristesse et de révolte, j'ai trouvé difficile de lire cette souffrance. Désespérée de voir cette femme plonger, volontairement dit-elle, dans cette histoire dont elle pressentait dès le départ qu'elle allait la détruire… Exaspérée de la voir donner des excuses à Choron et de persister dans cette relation terriblement malsaine. A ce propos, si elle parle d'amour à plusieurs reprises en évoquant sa relation avec le Prof, je suis désolée mais ce n'est vraiment pas ce que je retiens de ce qu'elle décrit… Quelques instants de tendresse et de joies fugaces au milieu d'innombrables scènes tristes, révoltantes, choquantes, sordides…

Cela m'a fait penser aux récits de femmes battues qui restent malgré les coups, minimisent la situation et trouvent toujours des excuses à leur bourreau en espérant qu'il change un jour… Cela m'a aussi évoqué le syndrome de Stockholm… le tout sur fond de trahisons en tous genres, de la part d'un entourage majoritairement indifférent au sort de Choron (et de Sylvia a fortiori), ce que ne manque pas de souligner l'auteur à de nombreuses reprises.

En fin de compte, ce livre a suscité en moi beaucoup (trop) de sentiments négatifs sans que j'y trouve de réels bénéfices. J'ai toutefois apprécié l'écriture au style direct et précis et la sensation de sincérité qui semble se dégager de ce témoignage, aussi terrible soit-il... Les quelques photos insérées au milieu du livre apportent un peu d'oxygène mais semblent également là pour donner du crédit à l'histoire, comme pour apporter une preuve de la relation qui existait entre Sylvia et Choron...
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