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Critique de Aelynah


Tout d'abord il faut savoir que ce roman est un mélange parfaitement pesé de thriller, d'ésotérisme et de fantastique. L'auteur, J.B Leblanc a su, malgré la longueur du roman (735 pages) faire défiler celles-ci sans aucun ennui ou aucun faux pas dans sa chronologie.

Un de ses plus grands points forts est et reste tout du long cette ambiance sombre, parfois glauque qui peut faire froid dans le dos. Elle est toujours posée de façon à plonger le lecteur dans le scénario en lui donnant le contexte d'ensemble mais aussi des détails pointus pour ressentir plus profondément l'atmosphère : ce froid glacial, ces ombres mouvantes, cette odeur pestilentielle en sont des exemples probants.

Un autre point fort est sans conteste la recherche faite en amont par l'auteur sur les différents sujets évoqués dans le roman. Cette documentation ressort dans les informations que l'auteur nous divulgue au fil du récit et des circonstances (sectes satanistes, exorcisme, ésotérisme…).



Et le dernier point vraiment magnifiquement orchestré est son scénario, qui comme je le stipulais dès le départ a une chronologie parfaitement huilée.
La maîtrise qu'il a de ses personnages nous plonge ainsi dans une chasse de grande envergure ou plutôt devrais-je dire dans plusieurs courses poursuite croisée.

Plusieurs clans sont ainsi en « compétition » et parfois certains personnages mènent double jeu et ce de façon complètement orchestrée là encore par l'auteur.

D'un côté nous avons donc Cassandre, l'héroïne, ou la victime selon les périodes du récit.
C'est un jeune mannequin adulée, à qui tout sourit. Jusqu'à ce jour où pour rendre service à son patron, elle se met dans le pétrin. Et de là va découler le pire dans sa vie : déchéance professionnelle, tentative de meurtre, mais aussi, elle l'avoue cependant moins facilement, des sensations bizarres qui l'assaillent, des relents putrides qui l'entourent, une impression de froid glacial et glaçant et surtout la présence dans son entourage de femmes au look macabre qui semblent la protéger.

Ensuite nous avons la police et au travers de cette grande famille, plusieurs personnages qui vont marquer la suite du récit.

Denis Beresson, jeune loup aux dents longues, très longues et ce envers et contre tout. Sa famille en pâtit et ce sans qu'il n'en éprouve la moindre culpabilité ni même semble-t-il qu'il ne s'en préoccupe. Son but ultime, entrer dans l'élite et pour cela il se fait fort de traquer et arrêter celui que ses collègues n'ont toujours pas réussi à appréhender, Kolber, même si pour cela il doit faire appel à des moyens disons moins conventionnels.
Il fait équipe dans son petit commissariat de quartier avec Nathanael, un flic imperturbable, posé, droit, carré dans ses bottes et peu affable, très maniaque et surtout seul.

Autre flic maniaque et têtu, le Commandant Marchegiani. Il traque depuis des années Kolber, remonte toutes les pistes, s'obstine, tient bon alors qu'aucune d'entre elles n'aboutit, qu'aucun indice n'est découvert. Il est maniaque au point de ne plus supporter les moyens mis en oeuvre pour passer au peigne fin une scène de crime et attendre dehors que ses enquêteurs aient terminé. Il est aussi plus que déterminé. Découvrir qui est Kolber mais surtout le confondre est devenu sa principale tâche. Plus posé que Denis son obsession est à l'image de sa maniaquerie.


Mais les personnages qui m'ont particulièrement intéressée personnellement sont les suivants :
Kolber justement, assassin froid et calculateur, il remplit ses missions dans la plus parfaite indifférence. Il ne laisse aucune trace, si ce n'est une carte en guise de signature. Il est si bien organisé dans ses crimes que la police n'a jamais réussi à obtenir un indice en 8 ans de traque. Alors quand la mission « Cassandre » se profile à l'horizon, ce n'est pour lui qu'une affaire de routine. Pourtant les choses ne vont pas se passer comme prévu car les femmes au look macabre qui entoure Cassandre font lui donner du fil à retordre et lui occasionner quelques interrogations.

Et il reste enfin, le père Fantino. Exorciste de son état il fait partie d'une confédération religieuse peu connue mais surtout un peu hors du circuit normal de la religion. Sa vision des choses au cours de ce récit est vraiment particulière. Il va nous permettre de découvrir une autre version de l'église et de ses ouailles. Sa participation ici dans le récit ajoute la touche fantastique et purement glaçante de cette course poursuite. Lui aussi, a une mission, un sacerdoce duquel rien ne lui fera dévier. Et pour cette mission Cassandre est un élément important, mais un élément qui lui faut garder en vie de préférence tout en restant discret pour ne pas se faire reconnaître des femmes qui l'entourent.

En résumé, c'est un scénario aux différentes trames imbriquées petit à petit les unes dans les autres et ce de façon quasi minutées.

Des personnages torturés, complexes, troublants par leur particularité et à la psychologie travaillée et parfois poussée au paroxysme.

Avec certains d'entre eux, les ressentis sont abrupts, sans concession, le lecteur n'y trouve aucune nuance pour les atténuer et les rendre politiquement corrects. Pour eux, il n'existe que le noir ou le blanc et encore rarement. Kolber en est un exemple précis. Il est quasi imperturbable, rien ne semble le toucher de près ou de loin, il offre une image assez glaciale de l'homme. Au contraire de Cassandre, qui, dans la tourmente, évolue, réagit, passe par de nombreuses émotions mais généralement rebondit et repart de plus belle.

C'est donc un thriller brillant, qui vous emporte de bout en bout mais à ne pas mettre entre toutes les mains pour certains passages plus sombres et qui pourraient toucher les âmes sensibles.
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