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Critique de AMR_La_Pirate


Un grand merci à Joffrey Lebourg pour sa confiance… Il m'a, en effet, confié pour lecture et avis le Réveil d'Entropia, le premier tome d'une série de Fantasy intitulée Les Sept Reliques.

Nous voilà transportés sur une petite planète, Alkymia, un endroit cosmopolite où il fait bon vivre et où la magie de l'ésotérisme sont monnaie courante. Joffrey Lebourg a créé tout un univers avec sa géographie, cartes à l'appui, sa faune et sa flore, sa civilisation, ses religions et ses us et coutumes…
Cordélia, une jeune orpheline malmenée par les vicissitudes de la vie, apprend que le responsable du décès de ses parents est un prince démon, banni depuis des millénaires, mais qui prépare son grand retour. Même si elle n'a rien demandé, un messager divin lui annonce qu'elle seule peut le contrecarrer, en rassemblant sept reliques divines dispersées sur les iles-continents d'Alkymia. Heureusement, elle pourra compter sur l'aide de magiciennes venues d'un autre monde pour l'épauler.
Une histoire typique d'héroïne malgré elle, appelée à un grand destin, et de quête initiatique… Rien de nouveau sous le soleil mais, selon moi, tout dépend de la manière dont c'est écrit et revisité et j'espérais être agréablement surprise.

Au bout d'à peine deux chapitres sur vingt, j'ai compris que cela allait me paraître long, laborieux et que mon ressenti risquait d'être assez mitigé…
D'abord, la version numérique en ma possession présentait de gros défauts de mise en page qui ne facilitaient pas la lecture…
De plus, j'ai trouvé que l'écriture manquait de fluidité, restait parfois un peu scolaire, avec des formules maladroites du langage familier. Comme souvent, en fantasy, l'abondance de détails m'endormait un peu ; Joffrey Lebourg a profité des dialogues pour donner beaucoup de précisions sur le monde qu'il a créé et, ainsi, les nombreuses conversations prennent souvent des tonalités pontifiantes.
Les péripéties du périple de Cordélia, rejointes par ses équipières magiciennes, m'ont paru assez vite répétitives : on chemine, on fait une mauvaise rencontre, on se bat et/ou on utilise la magie, on dort dans une auberge et on recommence le lendemain... Heureusement le final s'articule autour de scènes plus spectaculaires !
Naturellement, j'étais sensible à la mise en avant de figures féminines, mais il me manquait quelque chose pour adhérer vraiment à l'histoire.
J'ai involontairement fractionné ma lecture, le temps de quelques jours de vacances. À mon retour, j'ai retrouvé ce livre sans grande motivation et eu beaucoup de mal à résister à la tentation de sauter quelques pages ici ou là…

Soucieuse cependant de donner toutes ses chances à Joffrey Lebourg, j'ai trouvé une clef de lecture dans le versant parodique de ce roman.
Les passages dialogués manquent souvent de naturel ou sont trop grandiloquents, voire (je me répète…) pontifiants, comme sur-joués ; j'espère que c'est volontaire car ils m'ont fait sourire. Oserais-je avouer que c'est justement ce côté un peu « too much » qui a ravivé mon attention ? Les personnages racontent avec humour les différentes facettes de leurs pouvoirs, mêmes celles qui ne nous intéressent pas forcément ; ainsi, les parfaits ne font plus leurs besoins naturels, par exemple… Cordélia et ses compagnes commentent avec humour les caractéristiques des us et coutumes et des sociétés décrites.
Certains titres de chapitres sont des jeux de mots amusants : « hêtre ou ne pas hêtre », « Gens, marais », « Diables hutins », « Hommes des tavernes », « Balade en (sous-)sol mineur »… pour n'en citer que quelques-uns.
Les noms propres, pas toujours évidents à trouver pour un auteur de fantasy qui souhaite se démarquer ou se renouveler, ne m'ont d'abord pas toujours convaincue et puis, toujours dans ce contexte comique et branché, ont aussi illustré ma théorie… Toutefois, cette interprétation n'engage que moi… j'espère vraiment ne pas avoir fait fausse route !

Il est inhabituel qu'un récit de fantasy fasse constamment des parallèles avec « notre monde » ou que des personnages viennent de la Terre. Ce que j'apprécie dans la Fantasy, c'est justement la plongée dans d'autres univers.
Je me suis demandé si, à un moment plus avancé de l'histoire, notre Terre deviendrait le siège d'une des sept reliques, rendant ainsi crédible les allusions du narrateur, à priori omniscient et non pas intra diégétique, mais non : Cordélia doit simplement parcourir les sept continents d'Alkymia et rassembler leurs artéfacts sacrés. Je suis même allée lire les annexes en fin de volume pour en être certaine.
L'une des magicienne est originaire de la Terre, plus précisément d'une « ville volante dédiée à la magie »…

L'univers référentiel est assez évident…
Le système divin rappelle la mythologie grecque : en effet, dans la Grèce antique, la moïra représentait la part de vie, de bonheur, de malheur, de gloire, etc., assignée à chaque mortel par le Destin.
Si je vous dis que Cordélia a une cicatrice sur le visage qui réagit quand la magie est à l'oeuvre, cela vous parle, non ? Si le côté Harry Potter est avéré, j'ai trouvé aussi la malédiction des loups garous transformée ici en transmission de valeurs altruistes avec des anges-loups, quelques échos lointains de la Moïra d'Henri Loevenbruck (une orpheline, des loups…), un clin d'oeil à Robin des bois avec le personnage de Louane, la symbolique du miroir… Et Tolkien n'est jamais loin, évidemment !

En conclusion
Un univers qui peut plaire à un lectorat adolescent, mais une qualité plutôt moyenne dans l'ensemble.

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