AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


Après avoir lancé avec Fayard la collection "Ils ont fait l'Histoire", les éditions Glénat s'associent à cerf pour lancer la collection "Un pape dans l'Histoire" : les auteurs sont bons, mais le plotmaster qui s'occupe des appendices est Bertrand Lecomte entre autres choses ancien rédac-chef du journal La Croix donc la biographie devient hagiographie et le côté historique disparaît devant le côté prosélyte… Soupir...
Le pape Léon prévient et menace, et la Divine Providence se charge de châtier ceux qui ne l'ont pas écouté : comme il est facile de réécrire l'Histoire à posteriori ! Nous sommes évidemment et malheureusement dans l'hagiographie où l'homme s'efface pour laisser au mythe toute sa place : le pape est courageux et généreux, intègre et travailleur, intelligent et cultivé mais aussi humble et modeste… Mais bien sûr ! Et c'est d'autant plus voyant qu'en face de lui on met en scène les derniers épisodes du game of thrones romain, avec ces aristocrates et élitistes et suprématistes (ah ça entre racisme et xénophobie on cultive bien l'intolérance dans le petit monde de l'entre-soi ploutocratique) qui alors que l'empire est au bord du gouffre continuent leurs petites combines pour monter en grade, être supérieur aux autres et qui sait peut-être remporter le jackpot en devant calife à la place du calife, euh pardon empereur à la place de l'empereur. Les joutes verbales remplies de punchlines sont de véritables mines à citation : cela ferait une excellente série télé, d'ailleurs Alexandre Astier y avait pensé à la fin de son "Kaamelott" ! Tout est dans prétexte à nous monter les malheurs du temps : l'Empire coupé en deux doit faire face à la concurrence de l'Empire d'Attila, les autorités civiles qui ont fort à faire avec les sécessions sont peu à peu remplacées par les autorités religieuses qui ont fort à faire avec la multiplication des hérésies, et après l'invasion des Huns vient l'invasion des Vandales, le tout sur fond de trahisons et d'assassinats et les meilleurs partent toujours les premiers pour que les homines crevarices puissent se loler sur leurs tombes… Et au final c'est le conseiller d'Attila qui remporte le Trône de Fer, mais comme les mêmes causes produisent les mêmes effets il est emporté à son tour par les intrigues et les complots des « premiers de cordées » qui n'ont jamais su quoi faire de leur temps et de leur argent si longuement et si savamment extorqué aux peuples du monde entier. France Richemond a désormais l'expérience nécessaire pour très bien nous raconter cela en 48 pages, et pour ne rien gâcher j'ai beaucoup aimé les dessins de Stefano Carloni mis en couleurs par Luca Merli !
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          410



Ont apprécié cette critique (40)voir plus




{* *}