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Critique de Powoui


Merci aux éditions Kaléidoscope et à Babelio pour m'avoir offert cet album dans le cadre d'une masse critique jeunesse.

Un petit garçon a le regard tourné vers une page blanche. Dès le début, tout est possible, tout est à inventer. Cette page laisse ensuite place à un grand bassin vide… enfin, à première vue, car si l'on regarde de plus près, l'eau ondule déjà légèrement.

Pas même le temps de tremper un orteil pour tâter la température qu'une horde d'impatients se précipite dans la piscine, chacun avec une bouée plus grosse que celle de l'autre. Double-page bondée, tout le monde s'entasse : on se souvient de ces moments où l'on cherche la fraicheur mais la chaleur du monde nous en empêche et nous étouffe – et quelle page étouffante, oui, le bleu de l'eau n'apparaît presque plus !

Cela n'empêche pas le petit garçon de se jeter à l'eau, et si la surface est irrespirable, prenons une grande inspiration pour trouver de la place dessous. Dans les profondeurs, les corps se colorent, une faune aquatique luxuriante s'offre à la curiosité des enfants, qui, de plus près, découvrent des petits poissons à trompettes et à cornes, des plus gros avec des rangées de dents pointues, de longs et multicolores.

On découvre, on s'approche doucement d'un oeil de baleine (de béluga ?), on joue à cache-cache, on suit tous ces animaux jusqu'à retrouver les pieds entassés sous la surface de l'eau. Tout le monde est fatigué, on sort de la piscine, les gens grisonnants d'un côté, les deux enfants hauts en couleurs de l'autre. Bas les masques, on ôte les bonnets de bain, on se rencontre enfin.

La piscine est l'histoire muette d'une rencontre touchante, son silence rappelle celui des profondeurs sous-marines. Souvenez-vous de cette sensation, quand vous pincez votre nez et basculez la tête sous la surface de l'eau. Souvenez-vous du silence si particulier qui vous enveloppe à ce moment, et vous aurez une bonne idée de ce qu'est le premier album de JiHyeon Lee.

Une ode à l'imagination, où la frontière avec la réalité est l'eau qui ondoie légèrement dans une piscine vide, où l'on colore la vie avec ses rêves plutôt que de suivre bêtement la masse grisonnante. Un album sans texte réussi : il faut parfois se passer des mots pour raconter les plus belles des histoires.

Lien : https://horspistes.wordpress..
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