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Critique de lanard


Paraphrase de Lignes: un crayon mine, une page blanche. Une petite fille seule dans la grande surface blanche de la patinoire. C'est l'artiste Suzy Lee traçant des courbes au crayon sur la page; plaisir grisant dont elle transmet l'écho à la fillette virevoltante dont les patins couvrent progressivement la glace de boucles, spirales et volutes. Joie du dessin, joie du mouvement: la main dessinant de Suzy Lee est cette petite fille qui tourbillonne avec volupté dans tout l'espace de l'album. L’œil glisse sur les pages sans texte qui sont autant de célébrations de la grâce en mouvement, de la main dessinant et du corps patinant.
Ça tourbillonne... jusqu'au vertige? Une chute sur la glace; dessin loupé, page chiffonnée.
Sur la page chiffonnée, couvertes de petits plis, sur la patinoire toute rayée, surviennent progressivement d'autres enfants; et s'installe une petite foule où chacun peut gêner l'autre. Alors on fait le clown avec une dérision de mouvement. Pour se consoler de la perte de l'infini? Pour s'oublier dans un joyeux désordre? Où faire la queue-leu-leu en dessinant une autre ligne; une ligne de petits humains?
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